1857.08.27.A J.O. Murray - Manchester Sheffield and Lincolnshire Railway.Manchester.Extrait

Origine : Copies de lettres à la presse n°100 - du 11 août 1857 au [date inconnue] ou n°101 - du [date inconnue] au 23 septembre 1857

[NB : Les sources ne mentionnent pas de dates pour les volumes n°100 et 101 (entre le 11 août 1857 et le 23 septembre 1857. Ces lacunes peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes.]

Paris, 27 août 1857
Monsieur J.O. Murray
Manchester

Je réponds à votre lettre du 15 courant.
Je comprends tout votre découragement, mais vous devez comprendre que ce n'est qu'après mûre réflexion, que j'ai soumis à la Compagnie de Grimsby les propositions et conditions dont M. Copley vous a donné connaissance.
Je ne partage nullement les espérances que vous avez conçues et que la Compagnie paraît disposée à accepter comme des faits. J'ai, depuis 15 mois, reçu de rudes leçons d'expérience en fait de frets d'hélices et je ne me laisse plus entraîner par des illusions.
Aussi, comme je l'ai écrit aux directeurs, je ne veux pas contribuer, pour ma part, à lancer la Compagnie dans des essais nouveaux dont le résultat serait une perte certaine à mes yeux, et je ne m'engagerai pour Bordeaux que quand la Compagnie aura su ou pu assurer à nos bateaux une recette supérieure à la dépense.
Quant aux Compagnies de chemins de fer, vous me dites qu'il ne faut pas compter sur elles et qu'elles ne feront aucun sacrifice.
Ce n'est pas le langage que l'on tenait il y a deux ans à mes amis et à moi. On disait alors, avec assurance : nous voulons du trafic à Grimsby et nous l'aurons ; nous ne reculerons devant aucun sacrifice pour atteindre ce but.
Mes amis et moi avons fait de lourds sacrifices, nous qui ne sommes intéressés en rien à la prospérité de Grimsby ; c'est autour des réels intéressés à faire leurs preuves.
J'ai créé à Grimsby un mouvement charbon de 80.000 tonnes par an et j'aurais fait plus, peut-être, si la mollesse des mineurs ne m'avait pas fait craindre de manquer de charbon, que je me serais engagé à livrer à M. Grandchamp, à créer un mouvement de marchandises.
En un mot, nous avons tenu nos promesses de concours et je ne vois pas encore ce qu'ont fait les autres parties. Le moment des sacrifices est venu pour elles et personne ne veut s'exécuter.
Je suis bien décidé, pour ma part, et mes amis aussi, à ne pas continuer des sacrifices au profit d'intérêts qui ne sont pas les nôtres et ne pas laisser la Compagnie anglo-française [...]

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