1857.06.18.A Jean Constantin Ralli.Marseille

Origine : Copie de lettres à la presse n°97 - du 23 mai 1857 au 23 juin 1857

Paris, le 18 juin 1857
Monsieur Jean Constantin Ralli
Marseille

J'ai eu l'honneur d'avoir ici deux conférences avec Monsieur le Général Ménikoff, au sujet de la fourniture de charbon aux bateaux de la Compagnie impériale russe de navigation à vapeur.
Sur sa demande, je lui ai soumis par écrit mes propositions, qui se résument en ceci, que je lui livrerais en Angleterre les charbons, franco à bord, aux prix courants des mines de Newcastle et Cardiff.
Que j'affréterais les navires nécessaires au transport de ces charbons, au mieux des intérêts de la Compagnie, et selon les instructions que je recevrais.
Que je ferais les avances nécessaires aux capitaines - et qu'il me serait alloué une commission de un shilling par tonne pour mes peines et soins, l'assurance restant à ma charge.
Ces propositions ont obtenu l'approbation personnelle de Monsieur le Général Ménikoff.
Pendant son séjour à Paris, il a eu l'occasion de voir Monsieur Béhic, l'un des directeurs de la Compagnie des Messageries impériales, et Monsieur Béhic a bien voulu lui confirmer que, sous tous les rapports, la Compagnie était pleinement satisfaite de mes services depuis six ans et qu'on pouvait en toute sécurité me confier la fourniture de la nouvelle Compagnie russe.
Monsieur le Général Ménikoff a dû envoyer lettre de propositions à Odessa, mais il n'avait pas mission de traiter encore avec moi.
Dans cette occurrence, et connaissant la haute influence que vous exercez sur tout ce qui se rattache aux intérêts de la Compagnie russe, je prends, Monsieur, la liberté de réclamer votre appui auprès d'elle, et vous prie de vouloir bien recommander aux directeurs d'Odessa la prise en considération favorable de mes propositions, dont je vous ai résumé le contenu.
Je pourrais, si vous le jugez convenable, vous adresser copie textuelle de la lettre qui portait ces propositions à Monsieur le Général Ménikoff, mais jusqu'à avis contraire de votre part, j'ai pensé qu'il était préférable que cette lettre officielle, ou la copie, ne parvint pas à Odessa, par autres mains que les siennes, puisque c'est à lui que j'ai dû m'adresser.
Je vous serai vivement reconnaissant, Monsieur, de vouloir bien me dire quelle est votre opinion à cet égard, et de vouloir bien appuyer à Odessa mes propositions, ainsi que je prends la liberté de le réclamer de votre obligeance.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.

H. Worms

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