1856.08.25.A John Chapman.Londres
Origine : Copies de lettres à la presse n°85 - du 14 juillet 1856 au [date inconnue]
et n°86 - du [date inconnue] au 30 août 1856
[NB : Les sources ne mentionnent pas de dates pour les volumes n°87 à 89 (30 août 1856 au 12 novembre 1856). Ces lacunes peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes.]
Monsieur John Chapman à Londres
J'espère, Monsieur et ami, que ma présente lettre vous trouve de retour à Londres et en bonne santé. Je l'apprendrai avec plaisir.
Depuis que je n'ai eu le plaisir de vous voir, j'ai trouvé pour mon "Séphora" une combinaison assez avantageuse, rendue possible par la francisation de ce steamer.
J'ai affrété ce navire à une maison de Dieppe pour un, deux ou trois ans, à son choix, pour les retours de Bordeaux à Dieppe. C'est-à-dire que "Séphora" chargera à Grimsby des charbons pour Bordeaux et chargera à Bordeaux des vins ou autres marchandises pour Dieppe. De Dieppe, il continuera sa route pour Grimsby. De cette manière, j'utilise le retour sur lest de Bordeaux à Dieppe.
Et je me suis réservé la faculté de mettre à bord, à chaque voyage, jusqu'à concurrence de 100 tonnes marchandises de Bordeaux à Grimsby, et j'espère bien, en outre, prendre de la marchandise à Dieppe, soit pour les chemins de fer, soit pour les lignes de steamers de Grimsby, à destination, et de l'intérieur de l'Angleterre et de la Baltique.
Je suis engagé avec cette maison de Dieppe pour un second steamer "Emma" ou autre que je ferai aussi franciser, de manière que, avec ces deux hélices, je ferai 30 ou 32 voyages par an, de Grimsby à Bordeaux, tandis que, avec "Lucien" ou tout autre steamer de la Compagnie, affrété par moi, pour Bordeaux, je ne faisais que 20 à 22 voyages.
Mais, pour arriver à ce résultat avantageux pour la Compagnie et lui assurant la présence à Grimsby de deux hélices auxquels elle n'a aucun droit, je détourne de mon trafic de Cardiff à Bordeaux, "Séphora" et "Emma" pour lesquels j'avais des engagements pris pour la fourniture de charbons aux chemins de fer. Il faut donc que je les remplace, et, dans ce but, j'adresse aux directeurs de la Compagnie anglo-française la lettre incluse que je vous charge, vous, mon avocat habituel, de leur soumettre, le 30 courant.
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