1856.02.04.A Ed. Watkin - Manchester Sheffield and Lincolnshire Railway.Manchester.Extrait
Origine : Copies de lettres à la presse n°78 - du 23 janvier 1856 au 19 février 1856
Paris, le 4 février 1856
Monsieur Ed. Watkin
Directeur général du Chemin de fer de Manchester Sheffield & Lincolnshire
Manchester
Monsieur Ed. Watkin
Directeur général du Chemin de fer de Manchester Sheffield & Lincolnshire
Manchester
Mon agent pour les charbons, que j'ai déjà installé à Grimsby, Monsieur H. Josse, vous aura sans doute entretenu, Monsieur, de quelques petites difficultés qui s'opposent à un rapide chargement des navires au port de Grimsby. Ainsi, les grues et les [...] destinés à l'embarquement du charbon, n'étaient pas en état de fonctionner. M. Reed a promis de les faire remettre en état, et j'espère que cette promesse a reçu ou va recevoir son exécution.
[...]
Vous savez, Monsieur, que dans le voisinage des docks, au centre des affaires à venir, il n'y a aucune habitation, et qu'il est impossible à mon agent d'y établir son bureau. J'espère que, dans un intérêt général, vous pourrez bientôt faire élever quelques constructions, dans lesquelles vous voudrez bien me réserver la location d'un bureau convenable.
Ainsi que nous en étions convenus, le prix du charbon a été fixé entre nous à 9/6 la tonne, escompte 2% pour argent comptant ou valeur à 2 mois. Je comprends que ce prix est un prix de faveur pour moi, en conséquence et de nos relations et de l'engagement que j'ai souscrit de prendre 20.000 tonnes de vos charbons en 12 mois. Il doit donc rester entendu que nul autre que moi ne pourra obtenir de vos charbons aux mêmes prix et conditions que ceux convenus avec moi, pendant la durée de ce premier marché et que le prix serait au moins 10/6 à 11/ pour les autres maisons. Je vous prie de me dire que nous sommes d'accord sur ce point.
Il me reste maintenant à insister de nouveau auprès de vous, Monsieur, pour que vous cherchiez à amener la Compagnie anglo-française à revenir sur sa première décision du meeting du 29 décembre dernier, et la décider au contraire à accepter les deux screw colliers que je voulais lui vendre. Vous savez que j'ai réduit mes prétentions comme prix et celui de £ 13.000, chaque, est assurément très raisonnable.
Du reste, ce n'est pas la considération de prix plus ou moins élevé qui peut et doit décider la Compagnie ; ce qui devrait, ce me semble, la frapper le plus et la séduire, c'est que, au moyen de ces deux bateaux, dont l'un sera prêt dans 15 jours, je m'engage à commencer de suite un trafic important et à donner la vie au port de Grimsby.
Je ne comprendrais pas que la Compagnie me laissât seul faire tous les efforts, et ne me vint pas en aide pour accélérer les débuts d'opérations dont, après tout, elle a plus de profit à tirer que moi, et, pour lui faire comprendre l'importance qu'elle peut, si elle le veut, donner dès à présent et au commerce charbons du Yorkshire, et au mouvement du port de Grimsby, je vous autorise à dire que, si elle veut m'acheter mes deux bateaux à mon prix de £ 13.000, chaque, je pourrais alors m'engager à prendre 30.000 tonnes de charbon au lieu de 20.000 tonnes, et que probablement je pourrais porter ce chiffre jusqu'à 35 à 40.000 tonnes, dans les 12 premiers mois, si les facilités offertes aux capitaines me permettent d'attirer des navires à voile en outre des 2 hélices.
[...]
Si ce concours me fait faute, je suis obligé de donner suite à d'autres combinaisons pour l'emploi de mes hélices, et, au lieu de les affecter spécialement aux charbons et au port de Grimsby, je devrais les utiliser avec les propriétaires d'autres mines qui ne demandent pas mieux que de s'entendre avec moi.
[...]
Quant aux très grandes et intéressantes affaires dont je vous ai entretenu verbalement, j'en ai déjà causé, depuis mon retour ici, avec des personnes de haute influence. Des combinaisons de la plus haute importance pour la Compagnie anglo-française devront résulter, avant peu, de ces premières ouvertures. Mais vous savez, aussi bien que moi, que ces grosses affaires demandent du temps pour s'élaborer, et nous devons attendre avec patience.
[...]