1853.11.05.De J.F. Ozou.Marseille
Origine : Collection de lettres reçues - liasse 1848-1854
Marseille, le 5 novembre 1853
M. Hypolite Worms - Paris
MM. Vincent et Ernest Barry, gérant, et M. Bruno Rostand, du Conseil de surveillance, viennent de fonder une société, au capital de 3 millions, pour le commerce de tous les combustibles français et étrangers.
Sûrement, ils tendent :
1°) à monopoliser, en leur faveur, les fournitures des Messageries nationales, dans tout le Midi et le Levant ;
2°) celles des nombreux vapeurs qui se sont créés. Il y aurait à s'entendre pour résister à cette prétention, qui ne tend à rien moins qu'à rendre impossible à tous autres, le commerce des charbons. Si vous vouliez me seconder, je pourrais avec votre appui et celui des riches amis, que nous trouverions dans les bassins de la Loire et autres du Midi, désireux de faire concurrence à la Société Vincent-Rostand, me concerter ici avec MM. Bravet et Brunet, qui ne demanderaient pas mieux, créer une compagnie, en tous points, rivale ou, peut-être même, si vous le préfériez, vous faire admettre dans l'affaire comme expéditeur de charbon anglais, ce qui me paraît possible à obtenir avec une grande discrétion, et, au moyen de la certitude d'une concurrence que je leur ferai envisager. Mais, pour cela, il faut agir vivement et sérieusement dans les démarches immédiates et nécessaires à prouver notre ferme intention de nous constituer. Aidez-moi de tous vos avis. Soyons bien discrets jusqu'au [...] de bonnes affaires. N'en parlez pas même à M. Bravet.
Votre dévoué.
Sûrement, ils tendent :
1°) à monopoliser, en leur faveur, les fournitures des Messageries nationales, dans tout le Midi et le Levant ;
2°) celles des nombreux vapeurs qui se sont créés. Il y aurait à s'entendre pour résister à cette prétention, qui ne tend à rien moins qu'à rendre impossible à tous autres, le commerce des charbons. Si vous vouliez me seconder, je pourrais avec votre appui et celui des riches amis, que nous trouverions dans les bassins de la Loire et autres du Midi, désireux de faire concurrence à la Société Vincent-Rostand, me concerter ici avec MM. Bravet et Brunet, qui ne demanderaient pas mieux, créer une compagnie, en tous points, rivale ou, peut-être même, si vous le préfériez, vous faire admettre dans l'affaire comme expéditeur de charbon anglais, ce qui me paraît possible à obtenir avec une grande discrétion, et, au moyen de la certitude d'une concurrence que je leur ferai envisager. Mais, pour cela, il faut agir vivement et sérieusement dans les démarches immédiates et nécessaires à prouver notre ferme intention de nous constituer. Aidez-moi de tous vos avis. Soyons bien discrets jusqu'au [...] de bonnes affaires. N'en parlez pas même à M. Bravet.
Votre dévoué.
J.F. Ozou
J'ai des motifs pour croire MM. Carr Frères & Cie, de Newcastle, liés dans l'affaire Vincent-Rostand. Il faudra alors que M. Delorme et moi cessions toute affaire avec eux.