1853.03.31.A L. Th. Budd.Marseille

Origine : Copie de lettres à la presse n°42 - du 17 mars 1853 au 14 avril 1853

Paris, le 31 mars 1853
Monsieur L. Th. Budd
Courtier maritime
Marseille

J'ai reçu, en son temps, Monsieur, la lettre que vous avez bien voulu m'adresser le 14 courant.
Il y aurait certainement grand avantage, pour moi, à trouver sur votre place, un courtier maritime qui prit à coeur mes intérêts et me fit profiter avec zèle et intelligence des bonnes occasions d'affrètement qui pourraient se présenter pour mes transports de charbon.
Malheureusement jusqu'à ce jour, mes affaires sur votre place n'ont pas encore pris un développement assez considérable pour me mettre à même de profiter des offres, que vous voulez bien me faire, et des avantages que présentent votre proposition et vos relations. Je ne puis donc, pour le moment, que vous remercier des ouvertures, que vous m'avez faites, et vous assurer que, dès que je serai en mesure de commettre des ordres suivis et réguliers d'affrètement, je m'adresserai volontiers à vous, Monsieur, de toute préférence.
L'autre affaire, dont m'entretient votre même lettre, est à mes yeux d'une grande importance, et, si vous réussissiez à la mener à bonne fin, elle donnerait, dès à présent ou dans peu de temps, un aliment considérable aux affrètements pour lesquels vous m'offrez votre concours.
Je veux donc parler de la Compagnie impériale de navigation sur l'Algérie. Je ne demande pas mieux que traiter cette fourniture et surtout de la traiter par votre entremise, mais je vous déclare franchement que, depuis qu'il en est question, cinq ou six intermédiaires sont venus me proposer de me faire avoir l'affaire. Chacun de ces intermédiaires, à l'entendre, était parfaitement et mieux placé que d'autres, pour réussir ; tous sont les amis intimes des directeurs, et, cependant, aucune proposition sérieuse n'a été faite de la part de ces derniers.
L'un de ces intermédiaires a cependant obtenu de moi des offres fermes, des prix sérieux, et devait me mettre en présence de Messieurs Taffe et Rebuffet, à leur dernier retour d'Angleterre. En définitif, je n'ai pas vu ces Messieurs, et mes propositions sont restées sans réponse. Si donc, Monsieur, vous êtes en tels termes avec ces directeurs que toute préférence vous soit assurée auprès d'eux, veuillez vous procurer de leur part une lettre qui vous charge de me demander mes prix, et m'indiquer quantités, qualités, époques et mode de livraison, quelque chose de sérieux émanant de ces Messieurs. Alors, ma réponse ne se fera pas attendre et je vous mettrai en mesure de traiter.
Agréer, Monsieur, mes sincères salutations.

Hte Worms

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