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Je possède votre lettre du 19 courant, et vous confirme la mienne du 30 dernier.
J'espère que maintenant l'affaire Bonnefoy est arrangée à l'amiable. Les amis de Philippeville ne subiront aucun retard, et seront même livrés avant l'époque prévue par eux, au moins d'une partie. Et, dans l'intervalle, je trouverai un navire. Demandez 15 décembre au lieu de 30 novembre car vraiment je ne sais ce que deviennent les navires ; on n'en peut pas trouver.
Je relis avec attention toute la partie de votre lettre du 19 qui concerne mes accords avec M. Vincent, et je dois dire que je ne la trouve pas d'accord avec mes intentions.
Veuillez au besoin relire tout ce que j'ai pu écrire à ce sujet. Il devra, de cette lecture, résulter pour vous la conviction que j'ai voulu, comme je le veux encore, m'entendre avec M. Vincent pour une participation de nos deux Maisons aux affaires de la place de Marseille - mais que jamais je n'ai compris ni eu l'intention de me lier moi-même, ni de lier M. Vincent pour les affaires de la Méditerranée, Italie, Espagne, Levant, etc.
Encore moins voudrais-je me lier pour ma fourniture aux Messageries.
J'ai mes relations et des agents au dehors ; j'en tirerai le meilleur parti possible. M. Vincent en fera autant de son côté, et toute liberté nous est réciproquement réservée.
A Marseille, au contraire, nous pouvons nous nuire et nous avons senti le besoin de nous rapprocher, s'entendre, au lieu de nous faire une guerre stupide. Pour cela je suis toujours prêt et vous confirme tout ce que j'ai pu vous écrire dans ce sens.
Veuillez avoir la bonté de vous expliquer catégoriquement avec M. Vincent de ce qui précède et dans le sens que j'y attache.
Entente cordiale à Marseille - Liberté absolue de chacun pour Marseille - Sauf les cas où nous croirions utile de nous entendre pour telle ou telle opération spéciale.
Recevez, Monsieur, mes bien sincères salutations.