1851.03.14.De Frédéric Mallet.Le Havre
Origine : Collection de lettres reçues - liasse 1848-1854
Le Havre, 14 mars 1851
Monsieur Hypte Worms
Paris
Nous avons ainsi presque toute la vente avec Hantier ; il est peut-être plus paresseux encore que je ne le pensais mais a certainement plus de jugement et de bon sens que je ne le supposais ; à l'occasion il me sera de bon conseil.
Il est au fond très content de son association, il sent qu'il gagne loin de perdre, une seule chose le talonne c'est d'avoir un associé qui gagne 8.000 francs de plus que lui. Non pas pour ses 4.000 francs, il s'en moque, mais il lui semble que sa dignité y perd, qu'il est le second au lieu d'être le premier, mais je lui ai fait comprendre que par le fait il y a trois associés, et qu'à lui seul, il a autant que les deux autres moins 4.000 francs - cela a paru le frapper. Son ami Bourgeois que j'ai rencontré, m'a dit : "Hantier a fait une bonne affaire sous tous les rapports et ce serait à recommencer que je lui conseillerais d'accepter sous les mêmes conditions. Une fois l'affaire en train et lorsqu'il verra qu'il gagne de l'argent, il sera enchanté, je vous en réponds." Je lui ai dit : "Une concurrence redoutable et qui tous les jours s'agrandit, au lieu d'un tiers et tu as la moitié. Tu as pour associé un homme qui a fait ses preuves sur la place - et moyennant une indemnité de 4.000 francs que tu lui alloues, tu te décharges sur lui de tout le travail ennuyeux et tu peux t'absenter tous les ans un mois ou deux, parfaitement tranquille et sûr que ton affaire marche bien."
Si donc Hantier cherchait à revenir sur les 8.000 francs, serrez bon, je n'ai pas besoin de vous dire que c'est une affaire capitale pour moi, c'est mon avenir et je vous réponds qu'ayant à soutenir et à défendre une position qui me donne du coeur à l'ouvrage, il faudra des efforts surhumains pour m'empêcher de vous présenter chaque année un beau bilan.
Je vous salue sincèrement.
Il est au fond très content de son association, il sent qu'il gagne loin de perdre, une seule chose le talonne c'est d'avoir un associé qui gagne 8.000 francs de plus que lui. Non pas pour ses 4.000 francs, il s'en moque, mais il lui semble que sa dignité y perd, qu'il est le second au lieu d'être le premier, mais je lui ai fait comprendre que par le fait il y a trois associés, et qu'à lui seul, il a autant que les deux autres moins 4.000 francs - cela a paru le frapper. Son ami Bourgeois que j'ai rencontré, m'a dit : "Hantier a fait une bonne affaire sous tous les rapports et ce serait à recommencer que je lui conseillerais d'accepter sous les mêmes conditions. Une fois l'affaire en train et lorsqu'il verra qu'il gagne de l'argent, il sera enchanté, je vous en réponds." Je lui ai dit : "Une concurrence redoutable et qui tous les jours s'agrandit, au lieu d'un tiers et tu as la moitié. Tu as pour associé un homme qui a fait ses preuves sur la place - et moyennant une indemnité de 4.000 francs que tu lui alloues, tu te décharges sur lui de tout le travail ennuyeux et tu peux t'absenter tous les ans un mois ou deux, parfaitement tranquille et sûr que ton affaire marche bien."
Si donc Hantier cherchait à revenir sur les 8.000 francs, serrez bon, je n'ai pas besoin de vous dire que c'est une affaire capitale pour moi, c'est mon avenir et je vous réponds qu'ayant à soutenir et à défendre une position qui me donne du coeur à l'ouvrage, il faudra des efforts surhumains pour m'empêcher de vous présenter chaque année un beau bilan.
Je vous salue sincèrement.
Mallet