1850.07.31.A Jullien - chemin de fer de Paris à Lyon
Origine : Copie de lettres à la presse n°15 - du 31 juillet 1850 au 13 septembre 1850 -
pages 497-495
Paris, le 31 juillet 1850
Monsieur Jullien, directeur de l'exploitation du Chemin de Fer de Paris à Lyon
Monsieur,
La conversation, que j'ai eu l'honneur d'avoir avec vous, touchant le trafic des plâtres sur la ligne de Lyon, se résume par ce qui suit :
Sans apprécier le résultat du tarif appliqué au transport des plâtres, suivant votre circulaire en date du 31 mai écoulé et en supposant, pour le moment, qu'il sera maintenu, parce qu'il rendra les relations possibles, voici ce que je viens vous proposer :
Je mettrai à votre disposition, sur la gare de Bercy, une quantité de plâtre en pierre. Cette provision aura pour vous un double but :
1° Celui d'utiliser le retour de votre matériel vide, en y prenant les chargements qui vous seront nécessaires, ceci jusqu'à concurrence de 4 000 tonnes, à partir du 1er août 1850 au 31 juillet 1851 ;
2° Celui de vous prémunir contre un inconvénient majeur résultant du métier plâtre et duquel les compagnies deviennent tributaires. La vente des plâtres n'a lieu, pour ainsi dire, que pendant 2 mois de l'année - mars et avril - pendant ces 2 mois les besoins sont si considérables que les compagnies ne peuvent même transporter la quantité suffisante.
Votre Compagnie donc, et en supposant que les prix conviendront, se trouverait dans cette position, et elle l'évitera en transportant [...] pendant toute l'année.
Voilà dès lors deux avantages bien marqués et qui vous mettent entièrement à l'aise touchant le service.
De plus, et ceci suivant vos convenances, vous pourrez transporter tantôt sur un point, tantôt sur un autre de votre ligne, mais toujours dans des proportions relatives aux besoins des localités, n'encombrant pas une station tandis que telle ou telle autre n'aurait pas assez.
Enfin, et tout en vous laissant la latitude du transport, vous ne pourrez le faire cependant que dans des conditions proportionnelles au tonnage dont il est question, c'est-à-dire que vous devrez transporter le plus régulièrement possible, et ne pas expédier, par exemple, tout ou majeure partie en un mois ou deux, pour passer ensuite 10 mois sans transporter un seul bloc. Ceci signifie que vous apporterez une certaine régularité dans l'irrégularité même qui est la base de ce transport.
En échange de ces avantages qui vous sont particulier, voici ce que je vous demande :
1° Les plâtres qui ne seraient pas enlevés, aussitôt l'arrivée par un destinataire à qui ils seraient adressés, seront disposés, sans frais pour moi, dans vos gares sur un emplacement que vous me désignerez dans chacune d'elles ;
2° Pour ces plâtres entassés sur les gares, ils seront pesés par vous à la sortie, à mesure que les destinataires en prendront livraison. Les poids à la sortie, soit que les plâtres soient pris directement à leur arrivée, soit qu'ils soient pris sur le tas, feront votre compte et le mien et établiront mon débit comme transport.
3° J'acquitterai le montant du transport au fur et à mesure des livraisons, sur l'état que vous me présenterez.
Enfin, et comme toutes les provisions de plâtre entassées séjourneront dans vos gares pendant une bonne partie de l'année, puisque la vente n'a lieu qu'en mars et avril, vous m'accorderez 200 kg de tare pour chaque wagon expédié, et 2 kg pour chaque sac ; cette tare pour m'indemniser du déchet que fait cette marchandise, déchet que j'aurai à supporter sur sa valeur, par le fait même de son séjour pendant des temps considérables. Cette concession, du reste, nous est faite par les autres chemins auxquels nous ne donnons pas les latitudes que nous vous accordons.
Enfin, Monsieur, il est entendu entre nous que si, pour telle ou telle raison en ce moment imprévue, vous veniez à diminuer votre tarif, je devrais jouir du bénéfice de cette diminution, pour les marchandises encore en gare dans les stations destinataires ou à Bercy. Quant à celles qui auraient été vendues, elles y demeureraient étrangères.
Agréez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
La conversation, que j'ai eu l'honneur d'avoir avec vous, touchant le trafic des plâtres sur la ligne de Lyon, se résume par ce qui suit :
Sans apprécier le résultat du tarif appliqué au transport des plâtres, suivant votre circulaire en date du 31 mai écoulé et en supposant, pour le moment, qu'il sera maintenu, parce qu'il rendra les relations possibles, voici ce que je viens vous proposer :
Je mettrai à votre disposition, sur la gare de Bercy, une quantité de plâtre en pierre. Cette provision aura pour vous un double but :
1° Celui d'utiliser le retour de votre matériel vide, en y prenant les chargements qui vous seront nécessaires, ceci jusqu'à concurrence de 4 000 tonnes, à partir du 1er août 1850 au 31 juillet 1851 ;
2° Celui de vous prémunir contre un inconvénient majeur résultant du métier plâtre et duquel les compagnies deviennent tributaires. La vente des plâtres n'a lieu, pour ainsi dire, que pendant 2 mois de l'année - mars et avril - pendant ces 2 mois les besoins sont si considérables que les compagnies ne peuvent même transporter la quantité suffisante.
Votre Compagnie donc, et en supposant que les prix conviendront, se trouverait dans cette position, et elle l'évitera en transportant [...] pendant toute l'année.
Voilà dès lors deux avantages bien marqués et qui vous mettent entièrement à l'aise touchant le service.
De plus, et ceci suivant vos convenances, vous pourrez transporter tantôt sur un point, tantôt sur un autre de votre ligne, mais toujours dans des proportions relatives aux besoins des localités, n'encombrant pas une station tandis que telle ou telle autre n'aurait pas assez.
Enfin, et tout en vous laissant la latitude du transport, vous ne pourrez le faire cependant que dans des conditions proportionnelles au tonnage dont il est question, c'est-à-dire que vous devrez transporter le plus régulièrement possible, et ne pas expédier, par exemple, tout ou majeure partie en un mois ou deux, pour passer ensuite 10 mois sans transporter un seul bloc. Ceci signifie que vous apporterez une certaine régularité dans l'irrégularité même qui est la base de ce transport.
En échange de ces avantages qui vous sont particulier, voici ce que je vous demande :
1° Les plâtres qui ne seraient pas enlevés, aussitôt l'arrivée par un destinataire à qui ils seraient adressés, seront disposés, sans frais pour moi, dans vos gares sur un emplacement que vous me désignerez dans chacune d'elles ;
2° Pour ces plâtres entassés sur les gares, ils seront pesés par vous à la sortie, à mesure que les destinataires en prendront livraison. Les poids à la sortie, soit que les plâtres soient pris directement à leur arrivée, soit qu'ils soient pris sur le tas, feront votre compte et le mien et établiront mon débit comme transport.
3° J'acquitterai le montant du transport au fur et à mesure des livraisons, sur l'état que vous me présenterez.
Enfin, et comme toutes les provisions de plâtre entassées séjourneront dans vos gares pendant une bonne partie de l'année, puisque la vente n'a lieu qu'en mars et avril, vous m'accorderez 200 kg de tare pour chaque wagon expédié, et 2 kg pour chaque sac ; cette tare pour m'indemniser du déchet que fait cette marchandise, déchet que j'aurai à supporter sur sa valeur, par le fait même de son séjour pendant des temps considérables. Cette concession, du reste, nous est faite par les autres chemins auxquels nous ne donnons pas les latitudes que nous vous accordons.
Enfin, Monsieur, il est entendu entre nous que si, pour telle ou telle raison en ce moment imprévue, vous veniez à diminuer votre tarif, je devrais jouir du bénéfice de cette diminution, pour les marchandises encore en gare dans les stations destinataires ou à Bercy. Quant à celles qui auraient été vendues, elles y demeureraient étrangères.
Agréez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
Hte Worms