1965.11.29.De l'AGEFI.Coupure de presse sur Penarroya
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AGEFI, 29/11/1965
Assemblées
Société minière et métallurgique de Penarroya. À l’assemblée générale extraordinaire du 26 novembre 1965, le président, le baron Guy de Rothschild a prononcé l’allocution suivante :
« L’objet de notre assemblée d’aujourd’hui est, me semble-t-il, à la fois très simple et très clair. Votre société acquiert sans bourse délier un intérêt important dans la production d’un métal, nouveau pour elle, et particulièrement recherché ; ce faisant, elle devient même le principal actionnaire de la société Le Nickel. Permettez-moi de m’exprimer en toute franchise : Penarroya fait une brillante opération.
Vous avez pris connaissance des points saillants que constituent la qualité et l’ampleur du gisement, l’accroissement continu de la consommation mondiale de nickel et enfin le taux réellement remarquable d’expansion du volume d’affaires de la société qui nous occupe. Le beau dynamisme dont elle fait preuve se traduit, sur le plan financier, par des augmentations successives de capital dont la prochaine ne sera nullement la dernière et je ne doute pas que, désormais Penarroya trouvera son profit dans les opérations financières à venir comme l’ont fait jusqu’ici ceux qui ont suivi la société dans les opérations passées.
Au-delà de la diversification évidemment avantageuse, au-delà de l’acquisition d’un titre dont le rendement supérieur au nôtre contribuera à nos profits, il faut considérer l’accroissement d’autorité et de standing dont bénéficiera Penarroya en prenant une telle place au sein de la société Le Nickel. Ce faisant, notre société acquiert une position dont je puis vous assurer, sans forcer les termes, qu’elle est très enviable à en juger par l’attrait, je dirais même les convoitises, dont Le Nickel est l’objet.
Les actionnaires de Penarroya s’intéressent surtout, comme il est naturel, à l’accroissement de leur actif c’est-à-dire, en définitive, à la hausse de leur titre. Soyez certains que je ne l’oublie pas. Pour autant que cela dépende de nous ce sera l’effet cumulé de nombreuses mesures de bonne gestion qui un jour nous fera gravir en bourse les marches successives. La contribution que nous apportons aujourd’hui à cet édifice est d’importance et nous rapproche sensiblement du moment où nous verrons poindre le résultat de votre patience et de nos efforts. »
Le rapport du Conseil d’administration précise que, après approbation des deux conventions d’apport, la participation de la société dans le capital du Nickel, dont elle deviendra le principal actionnaire, sera de 10,62 %.
Le rapport rappelle que pour faire face aux besoins grandissants de ces marchés, la société Le Nickel s’est engagée dans un programme d’expansion de vaste ampleur. Elle a pris des intérêts en Grèce, au Brésil et dans d’autres pays, et elle s’est associée avec la société Kayser pour développer sa production et ses ventes aux États-Unis. Simultanément ses capacités de production ont été élargies, passant de moins de 9.000 tonnes de métal en 1958 à plus de 26.000 tonnes en 1964. Un nouveau bond en avant les porte à 50.000 tonnes en 1969. En même temps la part relative de la société Le Nickel dans le marché mondial ira s’accroissant constamment.
Il est de l’intérêt de la société, poursuit le rapport, de participer à cette expansion, d’autant plus qu’elle se trouve elle-même engagée dans d’importants programmes de développements, souvent dans les mêmes zones géographiques.
Ainsi, en plus du plomb et du zinc et, plus récemment, du cuivre, Penarroya pourra s’articuler sur un quatrième point d’appui. S’ils restent encore affectés à titre principal aux activités du plomb et du zinc, ses actifs, qui intéressent déjà pour plus de 10 % celles du cuivre, toucheront désormais celles du nickel pour un pourcentage à peine inférieur.
Ce faisant, la société consolidera ses assises internationales dans le secteur des métaux non ferreux. Elle pourra enfin diversifier ses sources de revenus et bénéficier indirectement de la stabilité notable des cours du nickel qui contraste heureusement avec les fluctuations de prix qui caractérisent les autres métaux. Aussi bien la politique de distribution de la société Le Nickel, fondée sur les bases qui ont été décrites, permet une rémunération satisfaisante du capital, et le dividende brut qui est allé croissant depuis 1961 a donné un rendement supérieur à 4 % de la valeur boursière des actions.
Après avoir entendu l’allocution du président, divers actionnaires ont demandé des précisions sur un certain nombre de points et notamment sur l’intérêt de l’opération proposée et les conséquences qu’elle pourrait avoir pour Penarroya lors de l’augmentation de capital projetée par la société Le Nickel.
L’intérêt de ces apports, a indiqué le président, est de renforcer Penarroya en lui donnant plus d’assise, plus d’importance, plus de surface. « Je ne vous propose pas, a ajouté le président, de substituer des actions Penarroya à des actions de la société Le Nickel. Ce qui fait l’attrait de notre société, c’est sa diversification que ces apposés ne font qu’accroître. Pour l’actionnaire Penarroya, il s’agit donc d’un gain total, tout au moins dans ce domaine. »
Sur les incidences possibles de l’opération et l’augmentation de capital prévue par Le Nickel, le président a déclaré :
« Nous n’avons pas envisagé une telle opération sans en examiner toutes les conséquences. Je puis vous assurer que Penarroya, qui n’aura pas de droits à acheter, sera en mesure de souscrire à l’augmentation de capital du Nickel. C’est avec plaisir que notre société fera un investissement de cette nature, investissement qui sera certainement aussi rentable que ceux faits dans les mines et ailleurs. »
Ce n’est pas, a dit le président, une somme de 3 ou 4 millions, prélevée sur la trésorerie, qui changera quoi que ce soit au dividende de Penarroya.
Les investissements de Penarroya dans ses exploitations ont été, cette année, supérieurs à 30 millions de francs et seront égaux, sinon plus élevés l’an prochain. C’est à cela que servent les amortissements et les provisions. Ils servent à établir le cash flow destiné à être investi pour valoriser l’actif.
L’assemblée générale a approuvé la convention aux termes de laquelle la Compagnie du chemin de fer du Nord apporte à titre pur et simple à la Société minière et métallurgique de Penarroya : 117.864 actions entièrement libérées du Nickel de 50 Fr moyennant l’attribution à la Compagnie apporteuse de 130.960 actions nouvelles de 50 Fr à créer par la Société minière et métallurgique de Penarroya à titre d’augmentation de son capital social.
L’assemblée générale a ensuite approuvé la convention aux termes de laquelle la Société franco-britannique de participations apporte à titre pur et simple à la Société minière et métallurgique de Penarroya 171.999 actions entièrement libérées du Nickel de 50 Fr moyennant l’attribution à la société apporteuse de 191.110 actions nouvelles de 50 Fr à créer par la Société minière et métallurgique de Penarroya à titre d’augmentation de son capital social.
Sous réserve de l’approbation définitive des apports ci-dessus, l’assemblée a décidé d’augmenter le capital social de 16.108.500 Fr pour le porter de 139.690.000 Fr à 155.798.500 Fr par la création de 322.070 actions nouvelles de 50 Fr nominal chacune, entièrement libérées, jouissance du 1er janvier 1965.