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1972.04.04.De Banque Worms.Au préfet Pensa
Le PDF est consultable à la fin du texte.
Monsieur Jean-Pierre Pensa
Paris
Monsieur le préfet,
Je tiens à vous remercier du très aimable accueil que vous m’avez réservé lors de la visite que je vous ai rendue mercredi dernier.
Comme il a été entendu, je vous remets, ci-joint, une note qui résume le problème que je vous ai exposé. Je vous remercie d’avance de l'attention que vous y apporterez et des renseignements que vous pourrez me fournir.
Je suis absent jusqu'au lundi 10 avril, mais si auparavant vous désiriez obtenir une précision, vous pourriez la demander à un de mes collègues, François Pierre, à la Banque Worms - Tél. 073.62.50.
En vous renouvelant mes remerciements, je vous prie de vouloir bien croire, Monsieur le Préfet, à l’expression de ma haute considération.
G. Dexant
Achat par le groupe de la Banque Worms des magasins C.C.C.
35 à 41 boulevard Haussmann à Paris
La Maison Worms, fondée en 1848, s’est installée au n° 45 du Boulevard Haussmann à Paris en 1877. Elle est aujourd’hui au centre d’un groupe maritime, bancaire et financier d’envergure internationale comprenant, sous le contrôle et l’animation du holding « Messieurs Worms & Cie » :
- la Banque Worms dont le total du bilan est aujourd’hui de l’ordre de 5.000 millions de F. et qui, à côté de son activité bancaire traditionnelle, a beaucoup développé, ces dernières années, ses interventions internationales. Elle occupe en particulier une place de tout premier ordre dans la construction à l’étranger de grands ensembles industriels utilisant les matériels et l’engineering français et est présente dans la plupart des syndicats des grands emprunts internationaux.
- des activités maritimes exercées par la société « Worms-Compagnie Maritime et Charbonnière » et la Compagnie navale Worms. Ces deux sociétés sont installées au 50 boulevard Haussmann, en face de la Banque. Le groupe de la Compagnie navale Worms possède, compte tenu des navires en construction, un tonnage de plus de 2.500.000 tonnes, ce qui le situe au tout premier rang de la flotte marchande française, notamment dans le domaine du transport pétrolier.
- le contrôle de deux compagnies d’assurances.
Autour de ces trois activités de base gravitent, dans la tradition du « Merchant Banking », de nombreuses sociétés de services et des filiales spécialisées. Les relations entre toutes ces sociétés sont multiples et constantes et leur interdépendance exige, pour une meilleure efficacité, qu’elles soient situées à proximité les unes des autres, si possible dans le même immeuble. De plus, le caractère même des activités exige leur maintien dans le quartier de l'Opéra, au sein de la communauté financière. Il faut ajouter que son personnel profite, pour ses déplacements, de la proximité de la Gare St-Lazare et de la station Auber du R.E.R. et qu'une grande partie de celui-ci s'est fixée dans les banlieues desservies par les lignes de chemin de fer qui aboutissent à la Gare St-Lazare.
La Banque elle-même a connu un développement rapide au cours des dernières années. En 1967, elle a absorbé la Banque industrielle de financement et de crédit et Sofibanque Hoskier. Ces absorptions et la forte croissance de la Banque au cours des dernières années (total du bilan à fin 1966 : 1.205 millions - total du bilan à fin 1971 : 4.786 millions de F.) ont eu pour conséquence une exploitation peu rationnelle dans des locaux devenus trop exigus. Leur surface actuelle totale est de 10.500 m2 pour les 850 personnes qu’elle occupe et il faut souligner qu'il s’agit la plupart du temps d’anciens appartements bourgeois du XIX° siècle qui ne sont pas fonctionnels.
Malgré le départ des services maritimes et combustibles et celui de certains services dans les rues avoisinantes, les conditions de travail du personnel sont telles que le Comité d’entreprise a demandé, à plusieurs reprises, en s’appuyant sur des cas précis, qu’elles soient améliorées ; il n’a pas été possible de lui donner satisfaction.
Il est évident que la concentration des sociétés du groupe dans un même immeuble, dans des locaux plus vastes et mieux aménagés contribuerait à la foi à un meilleur environnement de travail et à une meilleure productivité plus que jamais nécessaire en raison de la concurrence à laquelle la place de Paris doit s’apprêter à faire face à la suite de l’élargissement du Marché Commun.
Actuellement, une occasion s’offre à la Banque d’acquérir les locaux occupés aux n°s 35, 37, 39 et 41 du boulevard Haussmann par un magasin d’habillement, le C.C.C., et qui présentent pour elle l’avantage d’être contigus à ceux qu’elle occupe.
Aménagés en grande partie en magasins, ils offrent sur plusieurs niveaux de grandes surfaces sans murs ni cloisons, permettant de réaliser une implantation rationnelle et moderne de halls bancaires et de bureaux. Ils permettraient à la Banque d’abandonner les locaux qu’elle occupe et qui sont séparés de son siège, pour regrouper ses services autour du 45 Boulevard Haussmann.
La Banque acquerrait le C.C.C. qui représente environ 11.700 m2 de magasins et de bureaux (dont 1.800 m2 de sous-sol) et procéderait à un aménagement rationnel de ces locaux.
Elle envisage, dans une première étape, d’occuper dans les locaux C.C.C. une surface d’un peu plus de 6.000 m2 pour y installer un hall et des services. Ce faisant, elle abandonnerait un peu plus de 2.700 m2 que ses services occupent actuellement dans le quartier et qui sont séparés de son siège.
Des sociétés de son groupe et des filiales avec lesquelles, comme il a été dit plus haut, elle est en relations constantes, occuperaient le solde soit 4.000 m2 environ, libérant aussi leurs locaux actuels. Ces 4.000 m2 constitueraient pour la Banque une réserve qu’elle utiliserait au fur et à mesure de son expansion.
La Banque Worms se propose de demander aux pouvoirs publics l’autorisation de procéder à ces transformations. Il est précisé qu’aucune implantation dans le domaine « informatique » ne serait réalisée dans les locaux acquis.