1978.04.10.De Francis Ley - Banque Worms.50 ans d'activité en chiffres (1937-1976).Note
Les Services bancaires de MM. Worms & Cie
La Banque Worms
50 ans d'activité bancaire en quelques chiffres
Les chiffres ont leur éloquence mais la prescription trentenaire a réduit définitivement au silence les plus anciens d'entre eux. Le premier bilan que nous possédions encore date du 31.12.1937. La comparaison des bilans de dix en dix ans environ (le bilan ayant enregistré la fusion avec la BIFC et Sofibanque-Hoskier s'intercale en plus), permet de se faire une idée de l'évolution d'ensemble et de certains postes en particulier.
Grâce au coefficient de transformation en francs actuels (de 1976) du pouvoir d'achat du franc (d'après la moyenne des indices des prix de gros et de détail) publié tant par l'Institut national de la statistique et des études économiques - Insee que par le Conseil national du crédit, il est possible de mieux apprécier l'évolution des masses les plus caractéristiques du bilan des Services bancaires de Worms et Cie d'abord et de la Banque Worms ensuite. Il convient cependant de rappeler que les vicissitudes des indices de prix et leurs nombreuses jonctions en chaîne doivent inciter à ne considérer le coefficient de transformation que comme un simple indicateur d'un ordre de grandeur.
Bilan
En francs actuels (1976), le total du bilan a évolué comme suit :
1937 350.324.000 F actuels
1945 735.053.000 F actuels
1955 1.220.110.000 F actuels
1965 2.612.375.000 F actuels
1967 (après fusion) 4.090.833.000 F actuels
1976 9.661.883.000 F actuels (x 25)
Et l'ensemble des dépôts de la clientèle
1937 183.564.000 F actuels
1945 608.674.000 F actuels
1955 967.736.000 F actuels
1965 1.288.227.000 F actuels
1967 2.513.521.000 F actuels (x 30)
1976 5.670.201.000 F actuels
De leur côté, les engagements ont progressé ainsi :
- Crédits (en trésorerie)
1937 237.400.000 F actuels
1945 541.670.000 F actuels
1955 1.230.408.000 F actuels
1965 1.678.145.000 F actuels
1967 3.018.776.000 F actuels
1976 7.540.149.000 F actuels
- Cautions et avals
1937 50.993.000 F actuels
1945 126.035.000 F actuels
1955 354.094.000 F actuels
1965 809.442.000 F actuels
1967 925.660.000 F actuels
1976 1.197.817.000 F actuels
Enfin, l'actif net comptable a progressivement augmenté de la façon suivante :
1937 22.075.000 F actuels
1945 25.930.000 F actuels
1955 85.000.000 F actuels
1965 143.000.000 F actuels
1967 314.000.000 F actuels
1976 338.000.000 F actuels
Soit, avec l'emprunt obligataire de 100 millions émis en février 1976, un ensemble de capitaux permanents de 438.000.000 de F actuels.
A titre de documentation, nous reproduisons, ci-après, le tableau comparatif des bilans au 31 décembre 1937, 1945, 1955, 1965, 1967 et 1976 ainsi que le tableau de l'évolution des postes que nous avons précédemment indiqués en francs actuels.
Situations et bilans (en milliers de francs) |
Services bancaires de Worms & Cie (anciens francs) |
Banque Worms (nouveaux francs) |
||||
|
31.12.1937 |
31.12.1945 |
31.12.1955 |
31.12.1965 |
31.12.1967 (après fusion) |
31.12.1976 |
Actif Caisse, trésor, banques d'émissions |
5.411 |
89.944 |
1.232.295 |
47.188 |
74.870 |
77.910 |
Total |
393.622 |
3.603.204 |
38.083.895 |
1.262.017 |
2.055.695 |
9.661.883 |
Passif Comptes de chèques et spéciaux |
23.427 |
223.531 |
2.072.898 |
50.974 |
104.235 |
319.816 |
Total |
393.622 |
3.603.204 |
38.083.895 |
1.262.017 |
2.055.695 |
9.661.883 |
Hors bilan Engagements par cautions et avals |
57.295 |
617.821 |
10.962.676 |
391.035 |
465.156 |
1.197.817 |
Évolution de certains postes du bilan : (en milliers de francs) |
Services bancaires de Worms & Cie (anciens francs) |
Banque Worms (nouveaux francs) |
||||
|
31.12.1937 |
31.12.1945 |
31.12.1955 |
31.12.1965 |
31.12.1967 (après fusion) |
31.12.1976 |
Coefficient de transformation en francs 1976 (Insee) |
0,89 |
0,204 |
0,0323 |
2,07 |
1,99 |
1 |
Total du bilan |
393.662 |
3.603.204 |
38.083.895 |
1.262.017 |
2.055.695 |
9.661.883 |
Dépôts clientèle |
206.252 |
2.969.972 |
29.960.878 |
622.332 |
1.263.076 |
5.670.201 |
Crédits en trésorerie |
266.742 |
2.655.249 |
38.093.142 |
810.698 |
1.516.973 |
7.540.149 |
Hors bilan : engagements par cautions et avals |
57.295 |
617.821 |
10.962.676 |
391.035 |
465.156 |
1.197.817 |
Actif net comptableTotal en francs actuels |
24.800 |
127.100 |
2.567.000 |
59.954 |
158.000 |
338.000 |
Comparaison des bilans 1955 et 1965 (au 31 décembre - en millions de NF)
Les dépôts sont passés de 299 M à 622 M, soit une progression de 2.1 fois.
Le total du bilan est passé de 380 M à 1.262 M, soit une augmentation de 3,3 fois.
Cette distorsion dans l'augmentation des dépôts par rapport au total des bilans provient du fait que certains postes du bilan ont enregistré, durant les 10 ans considérés, un accroissement considérable ; en effet :
1) au passif, le poste :
- comptes courants passe de 226 M à 458 M, soit un accroissement de 2 fois
- banques et correspondants passe de 24 M à 377 M, soit un accroissement de 15,7 fois
- comptes exigibles après encaissement passe de 6 M à 116 M, soit un accroissement de 19 fois
Total : 256 M à 951 M, soit un accroissement de 3,7 fois
2) à l'actif, le poste :
- banques et correspondants passe de 36 M à 421 M, soit un accroissement de 11 fois
- portefeuille effets passe de 189 M à 546 M, soit un accroissement de 2,8 fois
Total 225 M à 967 M, soit un accroissement de 4,3 fois
Durant cette décade donc, non seulement les dépôts ont été renforcés mais des opérations comme celles effectuées avec les banques et correspondants ainsi que celles représentant des effets à l'encaissement ont été considérablement développées.
Récapitulatif annuel des dépôts (1967-1976)
Département étranger
Les chiffres du département étranger de la Banque ne sont pas moins parlants.
Les crédits destinés au financement des exportations "grands ensembles" n'ayant été institués qu'en 1950, nous n'avons comparé que les données comprises entre 1956 et 1976, soit sur une période de 20 ans :
En appliquant le coefficient de transformation en francs actuels (1976) on constate la progression suivante (en millions) :
Crédits grands ensembles
1956 86.5 de francs actuels
1963 232.1 de francs actuels
1967 351.0 de francs actuels
1973 904.0 de francs actuels
1976 1.154.0 de francs actuels
- Contrevaleur de la masse des devises gérées par la banque - (figurant au bilan)
1956 44.8 de francs actuels
1963 310.0 de francs actuels
1967 710.0 de francs actuels
1973 2.210.0 de francs actuels
1976 2.282.0 de francs actuels
Cette évolution ressort du tableau que nous donnons ci-après dans lequel sont indiqués aussi bien les chiffres réels que ceux réduits en francs (constants) actuels.
Activité du département étranger (en millions de francs) |
Anciens francs |
Nouveaux francs |
|||
|
31.12.1956 |
31.12.1963 |
31.12.1967 |
31.12.1973 |
31.12.1976 |
Commerce extérieur « grands ensembles »[1] - en cours d'utilisation |
2.800.0 |
107.0 |
176.4 |
651.0 |
1.154.0 |
Contrevaleur en francs de la masse des devises gérées par la Banque (au bilan) |
1.450.0 |
143.0 |
355.0 |
1.588.0 |
2.282.0 2.282.0 |
Coefficient de transformation en francs actuels (1976) publié par l'Insee |
0.0309 |
2.17 |
1.99 |
1.39 |
1 |
Dépôts des agences
En comparant l'évolution des dépôts (clientèle) des agences et banques filiales avec les dépôts (clientèle) du siège à Paris sur les douze années qui s'échelonnent entre le retour de Monsieur Dubost (1955) et la fusion de 1967, il est possible de dire que la politique d'ouverture de nouvelles agences a permis une importante récolte de fonds. En effet :
1/ En 1955, grâce aux dépôts des agences d'Afrique du Nord principalement, 1'ensemble des dépôts des agences représentait les 59% des dépôts parisiens, pourcentage qui devait atteindre un maximum en 1960 avec 70%.
2/ Les événements d'Algérie qui ont entraîné la disparition de l'agence d'Alger n'ont eu que des conséquences réduites au minimum grâce à la création des agences de Lyon (1959) et de Lille (1962) et, dès 1963, le pourcentage des dépôts (clientèle) des agences remontait à 50% de ceux du siège pour atteindre 64% en 1966 juste avant la fusion (valeur 1/1/l967).
3/ On peut donc affirmer que la politique d'implantations nouvelles a maintenu le pourcentage des dépôts des agences, malgré les à-coups des événements, à plus de 50% des dépôts de Paris (en moyenne 54%), ce qui représente, en fait, un peu plus de 1/3 de l'ensemble des dépôts (clientèle) de la Banque.
Nous donnons, ci-après, un aperçu de cette évolution de 1955 à 1967 (non compris) avec le pourcentage des dépôts agences sur siège social.
Comparaison des dépôts (clientèle) des agences et banques filiales avec les dépôts (clientèle) du siège à Paris (du retour de M. Dubost à la fusion - valeur 1/1/1967)
Dépôts clientèle (en millions de francs) |
Anciens francs |
Nouveaux francs |
||||
Chiffres CCB au 31 décembre |
1955 |
1956 |
1957 |
1958 |
1959 |
1960 |
Paris |
17.798 |
20.565 |
29.410 |
22.965 |
30.137 |
293.1 |
Marseille |
3.442 |
4.076 |
3.712 |
3.768 |
5.507 |
81.1 |
Alger |
3.079 |
3.162 |
5.739 |
5.568 |
6.981 |
31.6 |
Total agences et banques filiales |
10.634 |
9.420 |
12.803 |
12.869 |
17.112 |
209.3 |
Total général |
28.432 |
29.985 |
42.213 |
35.834 |
47.249 |
502.4 |
Pourcentage agence//Paris |
59% |
46% |
44% |
56% |
56% |
70% |
Dépôts clientèle (en millions de francs) |
Nouveaux francs |
|||||
Chiffres CCB au 31 décembre |
1961 |
1962 |
1963 |
1964 |
1965 |
1966 |
Paris |
348.0 |
400.9 |
380.2 |
362.2 |
420.9 |
428.3 |
Marseille |
78.7 |
77.9 |
60.7 |
67.0 |
52.5 |
57.4 |
Alger |
43.4 |
- |
- |
- |
- |
- |
Total agences et banques filiales |
200.1 |
178.7 |
190.9 |
231.0 |
208.2 |
277.0 |
Total général |
548.1 |
579.6 |
571.1 |
593.2 |
629.1 |
705.3 |
Pourcentage agence//Paris |
57% |
44% |
50% |
63% |
49% |
64% |
Il est également très significatif de comparer le total des dépôts de la clientèle (en France) de l'ensemble de nos agences province avec ceux du siège de Paris, ceci de 1955 à 1976.
De cette comparaison il ressort qu'en 1955 les dépôts de province représentaient 19% des dépôts parisiens et qu'en 1976 le pourcentage en question est passé à 41%, soit plus du double. Cette progression est due à la politique consistant à augmenter le nombre de nos agences afin de toucher progressivement toutes les métropoles régionales.
En appliquant aux 3.442 M d'anciens francs de dépôts récoltés en province en 1955, le coefficient de transformation en francs actuels (l976), on obtient un total de 111,1 M de francs 1976 alors que le total des dépôts récoltés en province en 1976 est de 1.446 M, soit 13 fois plus, ce qui montre bien l'intérêt que représente le renforcement de notre présence en province.
Ci-joint, le tableau reproduisant les chiffres et les pourcentages en question.
Dépôts de la clientèle des agences de province et du siège à Paris
(en millions de francs)
Chiffres CCB |
Ensemble des agences province |
Total agences |
Paris |
Agences/Paris |
1955 |
Marseille |
3.442 (AF) |
17.798 (AF) |
19% |
1956 |
|
4.076 (AF) |
20.565 (AF) |
20% |
1957 |
|
3.712 (AF) |
29.410 (AF) |
13% |
1958 |
|
3.768 (AF) |
22.965 (AF) |
16% |
1959 |
+ Lyon |
6.729 (AF) |
30.137 (AF) |
22% |
1960 |
|
106,8 (NF) |
293,1 (NF) |
36% |
1961 |
|
105,6 |
348,0 |
30% |
1962 |
+ Lille |
121,2 |
400,9 |
30% |
1963 |
|
108,7 |
380,2 |
29% |
1964 |
|
119,6 |
362,2 |
33% |
1965 |
|
103,4 |
420,9 |
24% |
1966 |
|
133,7 |
428,3 |
31% |
1967 |
+ Le Havre, Montpellier, Nice, Toulouse (après fusion) |
189,4 |
868,4 |
21% |
1968 |
|
201,6 |
943,- |
21% |
1969 |
|
260,3 |
867,9 |
30% |
1970 |
+ Ajaccio, Bastia, Grenoble |
363,1 |
1.279,1 |
28% |
1971 |
+ Nantes, Rouen, St-Etienne |
497,6 |
1.712,7 |
29% |
1972 |
+ Bordeaux, Roubaix |
638,9 |
2.041 |
31% |
1973 |
|
762,6 |
2.254,4 |
33% |
1974 |
|
942,7 |
2.584,5 |
36% |
1975 |
|
1.155,4 |
3.187,4 |
36% |
1976 |
+ Orléans, Tourcoing |
1.446,- |
3.478,8 |
41% |
Ressources de la Banque (en milliers de francs - 1955-1967)
Découverts (en milliers de francs - 1955-1967)
[1] Opérations instituées par lettre du 24/4/1950 n°7.109 (Cex) du Crédit national