1944.11.13.De Hypolite Worms.Fresnes.A Robert Labbé et Raymond Meynial.Original

Copie

Le PDF est consultable à la fin du texte.

[La 1ère partie de la note est adressée à Robert Labbé, et la seconde à Robert Labbé et Raymond Meynial.]

13 novembre 1944

Mon cher Robert
Il y a bien longtemps que vous ne m'avez pas envoyé une note sur l'activité de la Maison et de ses différentes activités. Dans les derniers papiers que je vous avais fait transmettre, ainsi qu'à Meynial, j'avais posé un tas de questions (je ne me rappelle du reste plus lesquelles) mais je n'ai pas eu de réponse, et depuis le rapport de Bucquet, plus rien ! Je sais que vous êtes certainement tous deux débordés de travail, mais je voudrais que vous trouviez, un soir, quelques minutes pour dicter rapidement à Melle Becker un certain nombre de choses qui m'intéressent, car vous devez penser combien les heures sont longues dans une cellule de 4 m sur 2 m 10, dont je ne sors que pour voir les avocats ou chercher mon colis de vivres hebdomadaire. J'en suis à mon 67ème jour ! Savez-vous ce que A. F. fait à Londres ? Révoil et Streichenberger en sont-ils rentrés ? Avez-vous demandé à Vignet et Émo de me faire un petit rapport sur leurs activités depuis 2 mois ?
Avez-vous préparé pour l'expert le travail comptable sur les pertes du Trait prouvant les 23 millions de déficit ?
Que se passe-t-il au comité des Armateurs, au syndicat central des Importateurs et à la chambre syndicale des Constructeurs ?
Savez-vous ce qui se passe à Loire-Penhoët depuis le retour de [Foul] ?
Avez-vous eu à convoquer un conseil de la Havraise à la suite du retour de Bucquet ?
Le Havre et Marseille commencent-ils à recevoir des bateaux et quelle est l'activité de nos succursales ? Espère-t-on recevoir bientôt des charbons anglais et notre maison de Rouen va-t-elle participer au trafic qui passera certainement par ce port ? Avez-vous pris une décision en ce qui concerne la sous-direction de Marseille ? Si Gada est toujours votre candidat, il y aurait peut-être lieu de consulter Brieule à son sujet car il le connaît bien, ainsi que le milieu marseillais et pourra se rendre compte des probabilités de sa réussite là-bas.
Avez-vous déjà vu des Anglais, businessmen je veux dire ? Il me semble difficile qu'un certain nombre ne soit déjà venu, ne serait-ce qu'en uniforme. Savez-vous si [Leathers] accompagnait Churchill le 11 novembre ?
Dunkerque est-il libéré et a-t-on des nouvelles de Melle Etcheverry ?
En ce qui concerne Anvers, dont la libération est proche, sinon chose faite, et qui va devenir immédiatement le grand port d'importation, peut-on compter sur le retour immédiat de Potocki, bien qu'il soit mobilisé, car il y aura urgence pour nous à prendre position si nous devons rouvrir notre succursale, qui du reste, en principe, n'a jamais été fermée ? Et, à ce propos là, je pense que ce devra être un port à inclure dans les lignes à reprendre avec nos tous premiers bateaux disponibles.
Qui y a-t-il comme fonctionnaires anciens ou nouveaux à la Marine marchande autour d'A. F. [Coureaud] est-il toujours là ? Connaissez-vous des officiers de Marine qui ont trouvé grâce auprès de la Marine militaire ?
Je compte sur vous pour contribuer à ma distraction.
Bien amicalement

H. Worms

Pour Robert Labbé et Raymond Meynial
En toute franchise je n'aime pas du tout la note préparée par le ministère des Finances au sujet de l'extension essentielle dans la métropole des pouvoirs du commissaire d'Alger et je me propose de préparer durant ce week-end un mémorandum pour vous faire part de mes observations et pour vous dire comment je concevais qu'elle devait être établie lorsque hier, en fin d'audience chez le juge, Me Poignard, qui étant parti, est revenu, quelques instants après, pour dire que le service du Blocus, d'abord, et le ministère de la Production, d'autre part, s'étaient absolument opposés à l'extension dans la métropole de l'arrêté d'Alger.
Dans ces conditions, je m'abstiens de tout commentaire détaillé maintenant, espérant être de retour bientôt au bureau et vous en parler longuement pour le cas où la remise d'une note redeviendrait nécessaire, un jour ou l'autre.

HW


Retour aux archives de 1944