1944.12.29.De Raymond Meynial.A René Mayer, ministre des Transports et des Travaux publics

Copie de lettre

Paris, le 29 décembre 1944

Raymond Meynial
60, avenue Paul-Doumer
Mon cher Ministre,

Dans l'impossibilité où je me suis trouvé jusqu'à ce jour d'obtenir de vous une audience et sachant la vie très mouvementée que vous menez en ce moment, je crois plus simple de vous remettre ci-joint une petite note sur l'état de la question Hypolite.
Cornue vous le verrez, nous sommes maintenant dans la dernière phase de l'opération dont je vous avais entretenu. Je me permets donc d'insister très vivement auprès de vous pour que la démarche que vous m'aviez si aimablement proposé de faire auprès de votre collègue de l'Intérieur intervienne très rapidement, en tous cas au plus tard dans le courant de la semaine prochaine.
Je m'excuse d'abuser à nouveau de votre obligeance, mais vous savez que votre intervention est capitale pour notre ami et je connais trop les sentiments que vous nourrissez à son égard pour ne pas compter entièrement sur votre appui.
Veuillez agréer, mon cher Ministre, l'assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.
Monsieur René Mayer
Ministre des Transports et Travaux publics - Paris

Les interrogatoires, enquêtes et auditions de témoins qui avaient été prévus sur les différentes participations de la Maison sont maintenant terminés et, mercredi ou jeudi prochain au plus tard, le juge va signer son ordonnance de mise en liberté provisoire.
Étant donné l'incident qui s'est produit à la fin du mois de novembre où il avait été signifié que H.W. ferait l'objet d'une mesure d'internement administratif, si la mise en liberté était accordée, il serait indispensable d'avoir l'assurance du côté de l'Intérieur que l'ordre sera donné afin qu'aucune interférence ne puisse avoir lieu entre l'autorité judiciaire et l'autorité administrative.
II est, en effet, certain maintenant que, du côté de la justice, la conviction de chacun soit établie ; il faut donc obtenir que, s'il intervenait une demande d'internement administratif, celle-ci soit évoquée par le ministre et refusée.

29/12/44


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