Archives

Copie de note

Paris, le 26 novembre 1936

Mon cher Georges,
Rosenthal qui vient de rentrer, me donne d'Edna et vous des nouvelles qui me paraissent tout à fait satisfaisantes, tant sur votre état physique et moral que sur votre standing personnel dans les milieux où vous travaillez.
L'accueil que vous avez, tous deux, réservé à Ludwig, ainsi qu'à fraulein Rheinstrom, a été le fait dominant de son voyage en Amérique. Je ne vous remercie pas - parce que je pense qu'il ne saurait jamais, entre nous, être question de cela - mais je veux vous redire combien l'amitié que vous lui avez témoignée l'a réconforté dans ce moment particulièrement difficile de son existence.
Avant de vous indiquer sur les feuillets joints où en sont les questions qui vous intéressent, je veux vous donner de bonnes nouvelles de tout notre petit groupe. Des miens, d'abord, qui tous se souviennent de vous et que, suivant les traditions familiales, vous trouverez encore grandis. De notre équipe, ensuite : René, toujours presqu'entièrement consacré à son programme d'essences synthétiques ; Emmanuel (Maison de la Colombière, Paray-le-Monial, Saône), pour quelques mois encore soustrait au contact des humains, Worms, Barnaud, Meynial, etc.
En ce qui concerne le secteur qui m'intéresse plus particulièrement, celui de la Banque, son développement régulier a continué dans de bonnes conditions, (notamment, relations scandinaves). Du côté organisation intérieure, vous trouverez plusieurs visages nouveaux qui, j'espère, ne vous seront pas antipathiques. Nous avons loué un étage supplémentaire au 43, boulevard Haussmann, où un nouveau bureau vous sera réservé.
[Rajout manuscrit :] Je me fais vraiment une bien grande joie de vous avoir tous les deux pendant quelques mois. Télégraphiez-moi vos intentions à ce sujet dès que vous les aurez arrêtées. Je vous redis toute mon affection.
Monsieur G.F. Doriot
101, Chestnust Street - Boston