1865.08.22.A A. Grandchamp Fils.Rouen.Extrait
Origine : Copies de lettres à la presse du 5 juillet 1865 au [?] ; du [?] au [?] ;
du [?] au 22 septembre 1865
[NB : Les sources ne mentionnent pas de dates pour les volumes entre le 5 juillet 1865 et le 22 septembre 1865. Ces lacunes peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes.]
Paris, le 22 août 1865
Monsieur A. Grandchamp à Rouen
[...]
Ce que je désire vous faire observer, c'est que c'est à tort que vous prétendez que M. Lemonnier n'est pas mon capitaine mais celui de M. Mallet. Vous ne devez pas ignorer que je suis propriétaire pour les deux tiers du nouveau navire, comme je le suis pour les trois autres steamers. Cette propriété est bien définie par l'acte de la douane du Havre et ma qualité de copropriétaire n'est pas contestable, quoique la direction soit confiée à M. Mallet. Il n'en pourrait être autrement, puisque je n'habite pas le Havre.
Quant à "Blanche" et "Ernestine", il est vrai que la position est différente. Ces deux steamers appartiennent à la maison Grandchamp dont je suis le commanditaire. Je n'ai pas à m'immiscer dans les opérations de cette maison. Ainsi le veut la loi. Mais mon droit d'investigation n'en est pas moins bien établi. Je puis, chaque fois que je le jugerai utile ou nécessaire, soit par moi-même, soit par un délégué de mon choix, procéder à toute vérification. Cette vérification vous aurait semblé toute naturelle si j'avais usé de ce droit au commencement de nos accords. Aujourd'hui en l'exerçant, je froisserai indubitablement votre amour propre, mais ce serait mon droit et vous n'auriez pas à vous y opposer vous-même. Vous n'usez pas du même ménagement à mon égard et cependant notre position est toute différente. Vous ne craignez pas de froisser mon amour propre en venant me refuser une chose sans importance pour vous et que l'on accorde avec empressement même à un inconnu.
Cette persistance à me susciter des entraves qui me blessent énormément, non pas seulement pour ce qui a eu lieu, mais par la tendance que vous semblez faire prévaloir de m'annihiler complètement, m'a fait réfléchir à notre position mutuelle. La loi qui régit les sociétés en commandite exige que ce qu'elle prescrit soit religieusement observé. Vous auriez dû vous y conformer au début de nos rapports. Vous ne l'avez pas fait et si vous consultez votre avocat, il vous dira que notre société est nulle et peut être dissoute sur ma simple demande. Vous personnellement, vous ne pouvez en demander la dissolution qu'en vous exposant à des dommages envers moi, puisque, aux termes de nos accords, vous auriez dû mettre toute chose en règle.
J'espère n'en pas venir à pareille extrémité. Je désire vivre en paix et attendre patiemment le terme de nos accords mais à cette seule condition que vous respecterez ma dignité et qu'à tout propos et pour des motifs aussi futiles, vous ne viendrez pas me froisser gratuitement.
Recevez...
Hte Worms