1855.03.06.De Frédéric Mallet.Le Havre.A Edouard Rosseeuw.Paris.Original
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[Lettre particulière jointe au courrier du 6 mars 1855, adressé par Hantier Mallet & Cie à Hypte Worms - Paris]
Mon cher Monsieur Rosseeuw,
Je vous remercie de votre bonne intention de me procurer la fourniture de la Compagnie [Piau] qui est assez importante.
L'embarrassant c'est que c'est [Fortin] qui livre, or c'est nous qui lui vendons tout le charbon dont il a besoin, environ 10 chargements par an. Or ce serait l'indisposer très fortement que de lui enlever cette fourniture, et il arriverait probablement 2 choses : ou il nous quitterait ou chercherait à nous enlever d'autres fournitures en baisse, car il est un peu brasseur et j'ai même un peu de peine à le maintenir dans son cercle.
Or vous savez que nous sommes d'accord avec lui et [Bornes] et que nous vendons au même prix. S'il y avait de la brouille il en résulterait de la concurrence, par suite inquiétude au lieu de tranquillité, et il en gagnerait bien moins. Or les affaires ne sont pas moyennes depuis le commencement de l'année et pour arriver à un résultat il faut vendre un bon prix. J'ai toujours eu pour principe de m'appuyer sur les maisons secondaires, mais pour cela il faut leur laisser faire quelque chose. On y gagne en réalité parce qu'ayant la fourniture de toute leur consommation, vous gagnez au moins autant que si vous leur preniez ce que vous pourriez leur enlever, mais alors ils achèteraient directement pour leurs propres besoins et d'un autre côté vous leur faites maintenir les prix courants, chose importante puisque nous avons presque toutes les grosses affaires.
Vous apprécierez mes raisons, le résumé est ceci : nous ne désirons pas enlever l'affaire à Fortin tant qu'il sera sage, mais indiquez toujours notre prix qui correspond au sien qui est de F 2,80 l'hecto. Si maintenant [Piau] avait des raisons pour quitter [Fortin] nous désirons malgré tout avoir l'affaire plutôt que [Bornes], cela va sans dire.
Tout à vous,
F. Mallet