1852.03.22.A John Carr.Newcaslte

Origine : Copie de lettres à la presse n°30 - du 18 mars 1852 au 26 avril 1852 - page 438

Paris, le 22 mars 1852
Monsieur John Carr à Newcastle-on-Tyne

En faisant avec vous, Monsieur, un contrat de 3.500 chaldrons de votre charbon Cowpen, je comptais m'assurer le monopôle exclusif de cette mine sur le marché de Rouen, mais je vois que je n'ai pas atteint mon but, puisque M. Jackson, soit pour son compte, soit pour le vôtre, expédie ce charbon à mes concurrents à Rouen.
Je n'ai pas de reproches à vous faire pour cela, puisque mon contrat avec vous laissait M. Jackson maître d'expédier votre Cowpen à Rouen ; mais je dois vous dire, dans votre intérêt comme dans le mien, que si ces expéditions continuent, vous abîmez mes affaires à Rouen, et les vôtres par conséquent, et que vous contribuez, ainsi, à faire baisser le prix du charbon au lieu de le maintenir. Je pourrais encore comprendre cela de votre part, s'il en résultait pour vous un débouché considérable. Mais ce que M. Jackson vendra ou fera vendre par M. Czaban de Rouen, je ne le vendrai pas en charbon Cowpen. Vous n'aurez donc pas vendu une plus grande quantité, et vous aurez contribué à faire baisser les prix que vous trouvez déjà bas.
Pour remédier à tout cela que je trouve dangereux pour vous comme pour moi, je vous propose de vous engager envers moi à n'expédier ni laisser expédier par personne, aucun charbon Cowpen à Rouen ou Dieppe, à d'autres maisons que la mienne, et, pour compenser les ventes que cet engagement pourrait vous faire manquer, je m'engage à vous prendre, dans l'année courante, mille chaldrons de plus que les quantités fixées dans mon contrat, soit 4.500 au lieu de 3.500 chaldrons.
Je doute que, par ses ventes pour Rouen, M. Jackson puisse vous assurer un débouché de 1.000 chaldrons. Ma proposition a donc le double avantage de vous faire vendre cette quantité en plus, et de m'aider à maintenir les prix au lieu de pousser à la baisse.
Veuillez réfléchir à tout cela, et me donner une prompte réponse.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations les plus sincères.

Hte Worms

 

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