1851.05.25.A Bravet Oncle.Marseille.Extrait
Origine : Copie de lettres à la presse n°22 - du 18 mai 1851 au 10 juillet 1851 - page 430
Paris, le 25 mai 1851
Monsieur Bravet Oncle
Marseille
Je vous confirme ma lettre du 22 courant, et reçois la vôtre du même jour à la quelle je m'empresse de répondre.
Les faits nouveaux que vous m'apprenez, à savoir que contrairement à vos conventions, M. Vincent a livré mes charbons aux Postes, et sans fournir le certificat du Consul, ces faits, dis-je, changent tout à fait la position des choses.
Ma lettre du 22 courant approuvait entièrement vos actes dans toute cette affaire mais c'est que tout indiquait alors que mes intentions, mes ordres formels avaient été remplis.
En effet dans ma lettre du 15 mai, je vous disais : « Vendez mes charbons au mieux de mes intérêts, mais de manière à ce que, ni directement ni indirectement, ils ne puissent servir à la livraison aux Postes. »
Or mes charbons ont été livrés aux Postes. Donc mes ordres, mon mandat positif, n'ont pas été remplis.
Est-ce par la faute de mon mandataire, Monsieur Bravet, ou par celle de Monsieur Vincent ? C'est ce qui reste à expliquer et ce dont j'aurai le coeur net par un jugement du Tribunal.
Croyez bien, Monsieur Bravet, que dans tout ceci je ne vous en veux aucunement. Je vous répète au contraire, avec plaisir, que je suis convaincu que vous avez agi en conscience et pour le mieux de mes intérêts, mais, je vous le répète, mon mandat n'a pas été rempli, justement dans ce qu'il avait de plus important pour moi. J'agirai donc contre mon mandataire malgré sa bonne foi évidente pour moi, et il appellera en garantie ceux, courtier et négociant, qui ont compromis mes intérêts.
Demain ou après, je vous ferai signifier un acte judiciaire pour réserver tous mes droits et mon fondé de pouvoir, M. Rosseeuw, se rendra tout prochainement à Marseille pour suivre cette affaire.