1851.08.17.De Edouard Rosseeuw.Marseille
Origine : Collection de lettres reçues - liasse 1848-1854
Marseille, 17 août 1851
Monsieur H. Worms
Paris
Je vous confirme ma lettre d'hier et j'ai reçu la vôtre du 14.
La victoire est à nous ; nous avons la fourniture, sauf Marseille. Là était le noeud de la question. Il fallait sauvegarder l'intérêt et l'amour propre marseillais et c'est ce qui m'explique les mines renfrognées que j'avais trouvées hier.
À 8 heures, ce matin, j'avais rendez-vous avec Rostand. Il m'a mené chez Simons et 10 minutes après tout était fini !
J'aurais pu peut-être enlever Marseille ; je ne l'ai pas voulu. Nous aurions des ennemis, nous avons des amis.
Seulement j'ai dit à Rostand (qui est l'intime de Vincent) : " Je vous cède à vous. " Je devrais peut-être faire des conditions. Je n'en fais pas et, au besoin, comme compensation de Marseille, qui m'échappe, il faut que M. Vincent me donne grande partie de ses affaires à Newcastle et à Cardiff. Je ne veux pas aller le voir. Chargez-vous de ce soin.
[...] le verra demain et nous accrocherons encore quelque chose de ce côté.
Ce pauvre Bravet sera vexé mais cela n'est pas de notre faute.
Revenons à notre affaire. Nous avons donc :
La victoire est à nous ; nous avons la fourniture, sauf Marseille. Là était le noeud de la question. Il fallait sauvegarder l'intérêt et l'amour propre marseillais et c'est ce qui m'explique les mines renfrognées que j'avais trouvées hier.
À 8 heures, ce matin, j'avais rendez-vous avec Rostand. Il m'a mené chez Simons et 10 minutes après tout était fini !
J'aurais pu peut-être enlever Marseille ; je ne l'ai pas voulu. Nous aurions des ennemis, nous avons des amis.
Seulement j'ai dit à Rostand (qui est l'intime de Vincent) : " Je vous cède à vous. " Je devrais peut-être faire des conditions. Je n'en fais pas et, au besoin, comme compensation de Marseille, qui m'échappe, il faut que M. Vincent me donne grande partie de ses affaires à Newcastle et à Cardiff. Je ne veux pas aller le voir. Chargez-vous de ce soin.
[...] le verra demain et nous accrocherons encore quelque chose de ce côté.
Ce pauvre Bravet sera vexé mais cela n'est pas de notre faute.
Revenons à notre affaire. Nous avons donc :
Civitavecchia | 29,55 | bénéfice compris |
Pirée | 27,00 | |
Smyrne | 28,00 | |
Constantinople | 26,01 | |
Alexandrie | 23,85 | |
Malte | 24,64 | |
Commune : | 25,72 | |
Prix admis : | 25,75 | |
Commune d'après les quantités : | 25,75 |
J'ai la conviction intime que, sauf les cas majeurs impossibles à préciser, nous devons gagner 1,50 par tonne. Je le dis sans hésitation, sans forfanterie. Peut-être, ferons-nous mieux. En tout cas, je crois toute perte assurée, sauf, je le répète, des cas peu probables.
Rostand m'assure que ma commune était de quelques centimes plus élevée que celles d'autres maisons et qu'on me donne la préférence. Je n'en suis pas convaincu. Peu importe. Simons m'a dit : "Sans M. Goudchaux et sans votre voyage ici, vous manquiez l'affaire. Elle est bonne pour vous ; nous l'espérons et le désirons. Servez-nous bien et nous sommes mariés pour 20 ans. Cela dépend de vous."
Enfin cela s'est passé carrément, tout le monde est content.
Dans quelques mois, il y aura un nouveau service à assurer : Alexandrette, Beyrouth et autres points. Nous verrons alors et toute préférence nous sera assurée.
Comme rien n'est plus à faire ici, je vais demain signer la Marine, voir Vincent et quelques autres comme renseignements. Je repartirai vers mercredi ou jeudi et compte en tout cas être auprès de vous vers la fin de la semaine.
Écrivez-moi seulement encore mardi, à moins d'avis contraire. Nous verrons ce qui est à faire pour Cardiff. Nous avons 6 semaines devant nous et quand cela sera terminé, je filerai en Orient pour former nos relations. Il nous faut des maisons dévouées.
Paiement comptant à Paris
1 mois après réception des pièces
Pas de cautionnement.
Veuillez écrire à Pring pour lui participer la bonne nouvelle mais recommandez-lui positivement de n'en rien dire. Moins nous parlerons là-bas, plus on tiendra à nous pour les offres et nous avons à nous concerter pour les marchés à faire avec l'administration. J'ai stipulé :
Longridge, Duffryn, Powell, Carr's, Cowpen, Insole, Davison, Wood West Hartley
Nous avons donc le choix et nous verrons à nous défendre des English. Que Pring ne fasse donc aucune ouverture à personne.
Rostand m'assure que ma commune était de quelques centimes plus élevée que celles d'autres maisons et qu'on me donne la préférence. Je n'en suis pas convaincu. Peu importe. Simons m'a dit : "Sans M. Goudchaux et sans votre voyage ici, vous manquiez l'affaire. Elle est bonne pour vous ; nous l'espérons et le désirons. Servez-nous bien et nous sommes mariés pour 20 ans. Cela dépend de vous."
Enfin cela s'est passé carrément, tout le monde est content.
Dans quelques mois, il y aura un nouveau service à assurer : Alexandrette, Beyrouth et autres points. Nous verrons alors et toute préférence nous sera assurée.
Comme rien n'est plus à faire ici, je vais demain signer la Marine, voir Vincent et quelques autres comme renseignements. Je repartirai vers mercredi ou jeudi et compte en tout cas être auprès de vous vers la fin de la semaine.
Écrivez-moi seulement encore mardi, à moins d'avis contraire. Nous verrons ce qui est à faire pour Cardiff. Nous avons 6 semaines devant nous et quand cela sera terminé, je filerai en Orient pour former nos relations. Il nous faut des maisons dévouées.
Paiement comptant à Paris
1 mois après réception des pièces
Pas de cautionnement.
Veuillez écrire à Pring pour lui participer la bonne nouvelle mais recommandez-lui positivement de n'en rien dire. Moins nous parlerons là-bas, plus on tiendra à nous pour les offres et nous avons à nous concerter pour les marchés à faire avec l'administration. J'ai stipulé :
Longridge, Duffryn, Powell, Carr's, Cowpen, Insole, Davison, Wood West Hartley
Nous avons donc le choix et nous verrons à nous défendre des English. Que Pring ne fasse donc aucune ouverture à personne.
M. Rosseeuw