1917.12.04.A Worms & Cie Brest.Extrait de lettre
[Extrait d'un courrier provenant du volume 475 (27 novembre au 6 décembre 1917) des copies de lettres émises par Worms & Cie Paris - le texte a été retranscrit manuellement.]
4 décembre 1917
Worms & Cie Brest
Nous ne savons pas comment la société Le Nickel va pouvoir transporter, soit par mer, soit par fer, les 2.880 tonnes de minerai de nickel de l'"Amiral-Halgan", mais il y a un point que nous voulons tirer au clair et qui est le suivant.
Vous vous rappellerez qu'il y a quelque temps, après la visite de M. Claveille, ministre des Travaux publics, à Brest, il avait été décidé que le transport serait effectué par le "Saint-Thomas", actuellement dans votre port, sur lequel on transbordait la cargaison de "Amiral-Halgan", qui relèverait sur Le Havre ; la proposition avait été faite par la Marine elle-même, et nous avions obtenu le consentement de la Navale de l'Ouest.
Pendant que nous discutions la question avec Le Nickel, celui-ci nous a dit qu'à cette même réunion, notre représentant, c'est-à-dire M. Ravion, avait également suggéré qu'un de nos bateaux pourrait faire le transport. Nous vous en avons informé et avons répondu immédiatement au Nickel qu'il devait y avoir un malentendu, qu'aucun de nos navires ne pouvait faire le transport en question et que, par conséquent, si notre représentant avait parlé d'un bateau, il ne pouvait s'agir que du "Saint-Thomas", qui ne nous appartient pas mais dont nous sommes simplement les agents.
La question en est restée là pendant quelques jours, lorsque cet après-midi, au cours d'une nouvelle conversation avec Le Nickel, cette société nous a dit qu'elle avait fait notre communication au ministère de l'Armement, à savoir, que nous n'avons pas de bateau pour faire le transport et qu'il fallait que ce soit "Saint-Thomas".
A cela, le représentant de l'Armement, le capitaine Barillon, affirma qu'il avait été lui-même présent à la conférence, que le directeur de notre Maison de Brest avait offert un de nos bateaux en précisant même que ce bateau était actuellement en réparations et serait prêt dans 8 jours.
Il paraît du reste que le capitaine Barillon est excessivement mécontent de voir que notre Maison oppose une contradiction de paroles qu'il a, lui-même, entendues et répétées.
Nous avons besoin de savoir exactement ce qu'il s'est passé car il faut, si M. Ravion a vraiment proposé un bateau, que nous mettions les choses au point et que nous fassions des excuses, si nous nous sommes trompés. Il nous semble bien difficile que vous ayez pu proposer un de nos vapeurs d'abord, parce que vous savez que nous n'avons pas de bateaux disponibles pour faire ces transports de nickel et, ensuite, parce qu'aucun de nos navires ne pourrait porter d'un coup 2.880 tonnes de minerai et qu'il faudrait, par conséquent faire deux voyages. Nous ne pensons pas non plus que vous ayez fait allusion au s/s "Alkmini", que nous gérons pour compte de l'État, qui ne porte que 1/1.200 tonnes et qui, par conséquent, devrait faire 3 voyages, et vous savez, du reste, que nous avions déjà proposé un transport de ce genre au ministère de l'Armement, qui l'avait refusé, voulant appliquer le bateau à des transports de macadam en Cherbourg et Dunkerque.