1934.06.22.Note (ACSM).Répartition des commandes de navires de guerre
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[Mention manuscrite : 22 juin 1934 – note pour M. Lemany]
Note
L’attention des autorités navales a été maintes fois attirée au cours des derniers mois sur l’inégalité de traitement des diverses régions maritimes de France en ce qui concerne la répartition des commandes de navires de guerre. C’est ainsi qu’on pouvait à bon droit s’étonner que certaines sociétés de constructions navales eussent reçu au cours d’une période relativement courte - deux à trois années - un montant de commandes s’élevant jusqu’à trois à quatre cents millions de francs, alors que d’autres chantiers moins favorisés avaient dû se contenter d’une part inférieure à 50 millions, la comparaison de l’importance relative des établissements considérés ne pouvant d’ailleurs en rien justifier de tels écarts.
En particulier la région de la Loire semblait favorisée dans les attributions d’une manière toute spéciale.
La répartition des huit derniers escorteurs a corrigé partiellement ces inégalités puisque la répartition en a été ainsi faite par la Marine :
Nord |
2 |
Seine Inférieure |
4 |
Loire inférieure |
1 |
Gironde |
1 |
Mais il ne faut pas oublier qu’un escorteur représente à peine le 1/10° d’un croiseur et que les quatre derniers croiseurs ont été attribués comme suit :
Loire Inférieure |
2 |
Gironde |
1 |
Méditerranée |
1 |
De sorte que si l’on voulait dans un cadre très général attribuer un coefficient global pour l’ensemble des commandes confiées récemment aux diverses régions de France on pourrait résumer à peu près comme suit la situation :
Nord (1 chantier) |
1 |
Seine Maritime (2 chantiers) |
2 |
Loire (5 chantiers) |
25 |
Gironde (2 chantiers) |
12 |
Méditerranée (2 chantiers) |
15 |
La situation demeure donc précaire pour l’avenir pour les chantiers situés sur la Manche et elle est d’autant plus inquiétante que l’accroissement de tonnage envisagé pour les prochaines unités a pour corollaire une réduction imposante de leur nombre. Or il semble actuellement que la région de la Loire Inférieure, si favorisée déjà dans le passé, puisse escompter recevoir bientôt la commande d’un cuirassé et d’un contre-torpilleur ; aussi pour ne pas léser totalement les intérêts des autres chantiers, le seul moyen serait de faire imposer par la Marine à ses contractants un fractionnement raisonnable des sous-commandes destinées à ces importantes unités. Les chantiers situés sur la Manche ont en particulier des ateliers de chaudronnerie et de mécanique puissants qui leur permettraient d’envisager la construction dans de très bonnes conditions des appareils évaporatoires et d’un nombre important d’appareils auxiliaires. Un plan général de répartition des sous-commandes destinées aux grandes unités de surface devrait donc être dressé rapidement, de manière à assurer un peu de travail au personnel des chantiers demeurés jusqu’ici plus défavorisés que leurs collègues.
Le 22 juin 1934