1939.09.11-18.De M. Privett, General Steam Navigation Cy Ltd.Courriers
Copies de lettres
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Traduction, d'une lettre de Monsieur Privett
à Monsieur Cleminson de la Chamber of Shipping of the United Kingdom, Londres, le 11/9/39.
Cher Monsieur Cleminson,
Restriction du cabotage national au pavillon français
Je présume que le Board of Trade anglais et le service correspondant en France ont l'intention de coopérer autant que possible pour que le tonnage disponible soit utilisé de la façon la plus efficace et la plus économique. Il me vient à l'idée que le gouvernement français serait peut-être disposé à suspendre, en faveur des navires britanniques, le monopole du pavillon pour le cabotage national, vu surtout que le commerce entre les ports côtiers anglais reste ouvert aux navires français munis de la licence nécessaire.
En ce qui nous concerne par exemple, nous entretenons les meilleurs rapports avec la Compagnie nantaise de Nantes, et aussi avec la Maison Worms & Cie, et pourrions éventuellement coopérer pendant la crise actuelle.
Je serais heureux de savoir ce que vous en pensez.
Veuillez croire, etc.
Traduction d'une lettre de Monsieur Privett
à Monsieur Cleminson en date du 18 septembre 1939
Cher Monsieur Cleminson,
En vous référant à ma lettre du 11 courant, vous me demandez :
"Quels seraient les avantages au point de vue français ?"
Si l'on admet une demande de tonnage entre les ports français, il se pourrait qu'une collaboration régulière ou occasionnelle soit du plus haut intérêt.
A titre d'exemple, la General Steam pourrait avoir un navire à Bordeaux chargeant au retour sur Southampton et Londres pour lequel ils n'auraient pas un chargement complet, donc partant avec de la place disponible. Cette place disponible pourrait donc utilement être mise à la disposition de chargeurs de marchandises destinées à un autre port français sur sa route, sans qu'il y ait trop de déviation.
De même, en sens inverse, il pourrait se faire qu'un navire anglais partant de Londres pour, mettons, Le Havre et Bordeaux, avec une partie ou même un plein chargement pour le premier port, puisse offrir de la place au départ du Havre pour Bordeaux ou un port en route.
Malgré le besoin national, certains armateurs français intéressés à la question pourraient envisager avec une certaine hésitation la proposition actuellement soumise, et dans ce cas, je proposerais de laisser à l'armateur français, agréé par son gouvernement, le droit de s'occuper des marchandises françaises chargées en cabotage national, par navire anglais, en agissant bien entendu d'accord avec l'agent attitré de l'armateur anglais.
Ma proposition émane uniquement de mon ardent désir de soumettre toute proposition susceptible d'aider à conserver les ressources alliées, et ne comprend, bien entendu, aucune intention d'essayer de créer des précédents lorsque la paix nous sera rendue.
Veuillez agréer, etc.