1918.03.19.De Worms et Cie Le Havre

Worms & Cie

Le Havre, le 19 mars 1918
Messieurs Worms & Cie - Paris

Messieurs,
La réponse qui nous a été faite par la NYK ne nous satisfait pas puisqu'il nous est offert à boire dans un verre vide et nous regrettons qu'il ne nous soit pas possible de solliciter la consignation des vapeurs de la OSK dans les ports où les armements japonais vont venir une fois la guerre terminée ; ces ports seront vraisemblablement Marseille, Bordeaux, Le Havre, Dunkerque, peut être Saint-Nazaire.
Nous devons nous efforcer, pour compenser les déboires que va nous réserver l'armement, après l'expérience Bouisson et ses suites, de développer nos affaires de transit et de consignation et nous aurons d'autant plus de transit que nous serons agents de lignes régulières à voyages fréquents. Nous pensons bien que Luckenback continuera ses services sur la France et qu'il nous en réservera la consignation, non seulement au Havre mais encore à Bordeaux et peut être à Marseille, s'il y va. Du côté des États-Unis, nous avons donc ce qu'il nous faut. Reste l'Extrême-Orient, à défaut des japonais nous nous demandons à quelle porte nous pourrions frapper : les anglais venant d'Extrême-Orient, ne perdront pas leur temps à fréquenter les ports français de l'Atlantique et de la Manche ; peut être les hollandais, mais ceux-là ne remontent pas plus loin que les Indes et il est à présumer qu'eux aussi amèneront leur trafic chez eux et non chez nous.
Ne pourriez-vous interroger MM. Samuel ? Leur Maison du Japon nous indiquerait peut-être un armement qui serait enchanté de profiter de notre organisation en France.
Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations empressées.


Back to archives from 1918