1918.08.16.De Diogo Joaquim de Mattos.Lisbonne
Diogo Joaquim de Mattos
Lisbonne, le 16 août 1918
MM. Worms & Cie
Messieurs,
Le remorqueur "Las Heras" amenant de Buenos Ayres en remorque le ponton "Bermudes" chargé de blé est arrivé ici le 12 courant.
Le capitaine du remorqueur, M. Henrique Cyriaco Gouveia, est venu me trouver et m'a dit que s'étant placé par ordre de l'agent de la Compagnie des Chargeurs réunis à Buenos Ayres, en consignation dans tous les ports jusqu'à Gibraltar chez les agents de la même compagnie et n'ayant pas reçu d'indications sur la maison où il devrait ici se mettre en consignation à Lisbonne, il désirait le faire chez-moi parce que j'étais également agent des Chargeurs réunis, ce qui a été aussi autorisé par la légation de France.
Ce remorqueur a subi diverses avaries qui ont besoin d'être réparées ici. Pour ce motif et d'accord avec le capitaine je vous ai télégraphié le 13 courant ceci :
"Gouveia arrivé besoin réparations."
Le capitaine est déjà allé se présenter au consulat et légation de France à Lisbonne ainsi qu'à l'attaché naval anglais.
Il a déjà remis au consulat de France son rapport et a requis une expertise à bord qui sera faite par les experts nommés par le consulat et parmi lesquels se trouve également le représentant du Bureau Veritas auquel, suivant ce que dit le capitaine Gouveia est assuré le "Las Heras".
Je vous informerai par télégramme du résultat de l'expertise.
Selon l'opinion du capitaine le vapeur devra entrer en cale sèche pour l'examen du fond et de l'hélice.
Au dire du capitaine et selon le document qu'il m'a présenté, le remorqueur et le ponton appartiennent à votre maison, il en résulte naturellement que toutes les dépenses que j'aurai à faire courront pour votre compte et qu'à votre tour vous recevrez de l'assureur le montant de celles résultant de l'avarie.
Tout ce qui passera sera fait de commun accord avec les experts nommés par le consulat de France.
Veuillez agréer, Messieurs, nos sincères salutations.
[Signature illisible]