1945.07.30.De M. Gardanez.Paris.A Hypolite Worms

Copie 

Hélices Batier Montrouge

30 juillet 1945

Monsieur,
Depuis ma rentrée à Paris je suis bien privé de votre absence. Indépendamment du plaisir de vous voir j'aurais pu avec vous mener à bien l'affaire pour laquelle M. Abbat est venu à Figeac, laquelle n'a pas avancé d'un pas. Ma pensée vous suit dans vos épreuves et ainsi que je vous l'ai déjà écrit, je reste de tout cœur avec vous dans les mauvais jours comme je l'ai été dans les bons.
M. Robert Labbé m'a conseillé de m'adresser à vous pour ce qui suit. Me référant aux conversations que nous avons eues à Vichy et à Paris, je viens vous exprimer le désir de rentrer à La Havraise à la rentrée de l'hiver.
Ma demande est inspirée par le fait que je ne puis pas me résoudre à quitter définitivement un champ d'action comme celui de la Marine marchande qui est toute ma vie et où je me sens capable de rendre des services. Par ailleurs, mon activité chez Ratier se trouve réduite du fait que j'ai réussi à créer un climat d'entente entre les deux frères et que j'ai remis de l'ordre dans les services. Les questions à régler présentent pour la plupart un caractère d'ordre technique.
Toutefois, si vous étiez d'accord je garderais un pied dans cette affaire : elle prend de plus en plus une extension telle que la nécessité d'un appui bancaire intéressant ne va pas tarder à s'imposer. J'ai créé en effet un centre de vente et de réparation à Casablanca, la création d'un autre à Madagascar est en cours et nous envisageons de constituer une société suisse avec les Charmilles en vue d'exploiter nos brevets à l'étranger.
Tout en étant à vos côtés à la Havraise, je pourrais suivre ces questions d'ordre général et servir de trait d'union avec votre Maison.
Peut-être jugerez-vous utile d'avoir un entretien avec moi pour définir ma collaboration. A mon avis, il serait intéressant et me procurerait le plaisir de vous revoir. Je me tiens à votre disposition pour aller à votre rencontre si nécessaire. Je resterai à Paris pendant tout le mois d'août et comme nos usines de la région parisienne et celles de Figeac ferment du 5 au 21 je serai entièrement libre de mes mouvements.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mon fidèle et profond dévouement.

Gardanez
11 ter, rue Charles Rhôné
Saint-Germain-en-Laye
S & 0

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