1942.11.05.Du journal L'Appel.Article

NB : Cette coupure de presse est conservée dans un recueil classé au 5 janvier 1942.

L'Appel

5 novembre 1942
Pourquoi la direction Japy n'est-elle pas poursuivie ?

Dans notre page de Bourgogne du 8 octobre, nous dénoncions le scandale de la Maison Japy, de Beaucourt. Ce scandale portait sur une affaire de dissimulation d'un stock de zinc opérée à l'aide d'une comptabilité fictive et portant sur 35 tonnes, sans parler de l'étain.
A cette époque, nous avons demandé l'inculpation des ressortissants et nous fournissions les preuves des malversations commises à l'instigation de la direction de l'usine. La reproduction photographique d'une lettre signée par M. Souffrant, directeur de l'usine de Voujaucourt, démontrait de façon indiscutable les responsabilités.
Or, à ce jour, rien n'a été fait du côté des Pouvoirs publics, pas même l'ombre d'un semblant d'enquête. Le contraire, d'ailleurs, nous eût étonnés ! Certaine personnalité de la région a trop - faut-il l'en blâmer - ce qu'il est convenu d'appeler la reconnaissance du ventre pour se permettre d'éclaircir cette affaire.
D'autres éléments nous sont apportés chaque jour, qui viennent étayer notre conviction : la maison Japy est tabou !

De Worms à Japy

II faut déclarer tout d'abord que l'établissement Japy est sous le contrôle de la banque Worms et Cie.
Cette banque judéo-maçonnique, quand elle renfloua la maison Japy, qui s'apprêtait à effectuer une magistrale culbute, eut pour premier soin de placer à la tête de cet établissement une direction qui lui était toute dévouée, ainsi que des chefs de service à sa main.
La direction générale fut alors confiée - tenez-vous bien - à M. Pierre Pucheu, qui occupait récemment le poste de ministre de l'Intérieur et, à ce titre, nomma force fonctionnaires gaullisants - nous en connaissons quelques-uns en Bourgogne - avant d'être rayé des cadres ministériels.
Le service d'achat est encore dirigé par un certain Le Roy Ladurie, frère du ministre récemment démissionné, et de Gabriel Le Roy Ladurie, directeur des services bancaires chez Worms et Cie.
Un autre nom bien connu est celui de M. Lagardelle, cousin du ministre du Travail, qui est appointé en qualité de directeur du service électrique. Enfin, l'actuel directeur général - il nous pardonnera de l'inscrire après les autres, son patronyme ne jetant pas le même éclat que ceux des personnages cités plus haut, se nomme M. Marin-Bardelle. S'il retient notre attention, c'est pour la raison qu'il sort de la Banque Worms et Cie.
Qu'on comprenne maintenant pourquoi notre article est resté sans écho du côté de l'administration.
Lorsqu'on sait qu'Hypolite Worms a dans la main de hauts fonctionnaires et que ses hommes siègent au milieu de commissions et de comités innombrables, il ne faut pas s'étonner que les non moins innombrables firmes qu'il contrôle, jouissent de faveurs spéciales qui les placent pratiquement au-dessus des lois communes.
Nous demandons à nouveau l'inculpation de la direction Japy.

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