1937.04.21.Note (sans émetteur ni destinataire).Baltique

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Paris, le 21 avril 1937

Relations maritimes avec les ports de la Baltique
Extension du bénéfice de l'aide à l'armement

On peut dire que d'une façon constante les pouvoirs publics se sont préoccupés de voir le pavillon français représenté dans le trafic de la Baltique.
Les représentants de notre pays à l'étranger, de leur côté, et notamment ceux des pays baltes, n'ont cessé de préconiser le maintien et le développement des liens maritimes unissant la France à leur région.
En fait, l'armement français n'a négligé aucun effort dans ce but et depuis l'armistice tout a été tenté pour faire revivre - sans aucune aide de l'État d'ailleurs - un service direct reliant comme autrefois la France et les pays baltes, y compris la Russie.
En 1919, une ligne directe était créée sur la Pologne et la Prusse orientale avec Dantzig comme escale régulière et Königsberg comme escale éventuelle.
En 1922, les ports de Reval et de Riga étaient desservis à leur tour.
Un peu plus tard enfin une autre ligne touchait régulièrement Leningrad.
Malheureusement, la carence presque totale du fret rendit très lourde l'exploitation de ces trois services et l'armement réduit à ses seuls moyens se vit très vite obligé de limiter ses sacrifices et contraint d'abandonner progressivement ses positions.
Le coup le plus sensible lui a été porté par la politique des contingentements lorsqu'elle a été étendue aux bois de la Baltique, le privant ainsi du fret qui constituait son principal aliment.
La loi de l'aide à l'armement votée le 12 juillet 1934 aurait pu, dans une certaine mesure, porter remède à cet état de choses.
Malheureusement le trafic de la Baltique échappait au bénéfice des nouvelles dispositions, et le cabotage national lui-même presque entièrement soustrait à la manne se voyait privé de toute possibilité d'intensifier hors de ses mers ses moyens d'action.
Toutefois, par une série de mesures ultérieures de légers correctifs, mais insuffisants dans l'ensemble, ont été apportés à cette situation. Ils ont eu pour caractère de faire rentrer dans le cadre de la loi du 12 juillet les ports russes de la mer Baltique (décret d'application du 6 novembre 1934).
Enfin, pour ces mêmes ports russes, le coefficient d'augmentation des primes de base a été porté de 2 à 3 (loi du 24 juillet 1936, modifiant celle du 12/7/34).
Or, les ports baltes continuent comme par le passé à être frappés d'exclusive et cela reste le point le plus important du problème.
Les allocations dont bénéficierait l'armement pour relier les ports russes seraient en effet insuffisantes pour l'amener à reprendre l'exploitation de la ligne abandonnée.
Le trafic de la Baltique doit en effet être considéré dans son ensemble, et l'expérience faite au cours des années précédentes avait montré la nécessité de fondre en un seul service les 3 lignes de la Pologne, des pays baltes, et de l'URSS. Cette formule avait été imposée par la force des choses avant l'abandon final.
L'exploitation des ports baltes est en somme complémentaire de l'exploitation des ports russes et l'une ne peut être entreprise sans l'autre.
C'est montrer par conséquent l'intérêt de ne pas traiter la première d'une façon différente de la seconde, et finalement tout avantage attaché à la fréquentation des ports baltes se répercuterait directement sur les services de la Russie que le législateur a eu précisément en vue de favoriser.


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