1949.03.00.De Roger Mennevée.Les Documents de l'AIII.Article

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Les Documents de l'Agence indépendante d'informations internationales                       Mars 1949

La Banque Worms et Cie
Histoire générale - suite(1)
Troisième partie
Filiales et participations
Chapitre 1er
De 1917 à 1925

Comme nous l'avons dit précédemment, c'est à l'occasion et à la suite de la première guerre mondiale que l'extension de l'activité commerciale de la Maison Worms et Cie amena celle-ci a développé son "champ financier", soit par la création de filiales, soit par la prise de participations dans des affaires déjà existantes ou créées ou en voie de formation, sans cependant, au moins jusqu'en 1925, prendre déjà le caractère d'une banque d'affaires.
Mais ce qu'il importe de noter c'est que dans presque toutes les affaires dans lesquelles la société Worms et Cie intervenait ainsi, c'était en association étroite avec de puissants groupes anglais ; particulièrement avec la Powell-Duffryn Steam Coal Company Ltd et le groupe Cory, qui touchaient de si près la "Puissance inconnue" anglaise, alias "Intérêts permanents anglais" qu'on trouvait par exemple M. Henry Torrens Anstruther du groupe Cory, en même temps administrateur du canal de Suez où il représentait le gouvernement britannique (en réalité la "Puissance inconnue").
La troisième partie de notre étude sera donc consacrée à l'examen, un peu succinct, d'ailleurs, de ces filiales ou participations.
Bien entendu, nous renouvelons ici les réserves déjà faites antérieurement ; nous ne prétendons pas être absolument complet dans notre exposé, tenant surtout à ne citer que les affaires pour lesquelles des documents officiels ou officieux sont parvenus à notre connaissance. Ce n'est pas la première fois que nous regrettons le manque d'un annuaire général des affaires françaises comme l'ancien Annuaire général des sociétés françaises par actions - pourtant quelque peu incomplet surtout sur les sociétés de province - dont la dernière édition remonte à 1913. Les annuaires professionnels ou spécialisés actuels sont à la fois trop incomplets et trop dispersés pour en permettre un collationnement utile.
Nous pensons cependant que notre exposé sera le plus complet des "affaires" Worms qui ait été donné jusqu'ici.
La première de ces créations ou participations de la Maison Worms et Cie qui nous soit connue, est la :

Compagnie charbonnière des appontements de Bassens et de Lagrange

fondée en juillet 1917 pour une durée de 50 ans 5 mois et 4 jours, avec siège social au Château de Carriet à Lormont près de Bordeaux, et dont le but était l'établissement et l'exploitation, par voie de concession, ou autrement, d'un ou de plusieurs outillages destinés au chargement et au déchargement et à la manutention de toutes marchandises dans les ports français et étrangers.
Le capital social était de 5 millions de francs en 10.000 actions de 500 F souscrites surtout par Worms et Cie et le groupe Powell Duffryn Steam Coal Company, Stephenson Clarke and Associated Companies.
Le premier conseil d'administration comprenait M. Georges Majoux, président, Hypolite Worms et Michel Goudchaux, tous trois associés gérants de Worms et Cie, M. Charles Bridger Orme Clarke, de Londres, administrateur, la Stephenson Clarke and Associated Companies Ltd, de la Powell Duffryn Steam Coal Company Ltd et de la Compagnie française Powell Duffryn, M. Victor Miral, M. Raymond Nain, à Rouen, et M. William Reginald Hann, à Londres, représentant également le groupe Powell Duffryn. Ajoutons que M. Miral était, d'autre part, lié personnellement à la Stephenson Clarke and Associated Companies Ltd.
Un mois après (en août 1917), Worms et Cie participait avec le même groupe, à la transformation en société anonyme de l'ancienne société en commandite par actions Basile Have et Cie, de Rouen, sous le titre :

Compagnie charbonnière de manutentions et de transports

qui indique suffisamment son objet social, pour une durée de 14 ans, - le capital n'est pas indiqué dans l'insertion légale de transformation publiée au Journal de Rouen du 14 septembre 1917.

Les actions de la nouvelle société étaient obligatoirement nominatives ; leur cession était libre entre anciens actionnaires, mais devait être soumise à l'acceptation du conseil si elle devait bénéficier à d'autres tiers.
Le conseil d'administration comprenant de 5 à 9 membres élus pour 6 ans et possesseurs d'au moins 50 actions, était composé de :
MM. Raymond Nain, né le 23 avril 1883, à Bihorel (Seine inf.), français,
Victor Miral, né le 24 janvier 1876, à Londres, français,
Georges Majoux, associé gérant de Worms et Cie,
C. B. O. Clarke, né le 10 août 1863, dans le Surrey, Anglais
et W. R. Hann, né le 23 août 1876, à Brotton (Yorskire), Anglais,
déjà administrateurs, de la société précédente, et, en outre, H. Joseph Shaw, avocat à Londres, également du groupe Powell-Duffryn,
et M. René Lemoine, armateur à Rouen où il était né le 25 octobre 1876, de nationalité française.
Le siège social était à Rouen, 18, quai Gaston Boulet.
(Voir plus loin : Compagnie rouennaise de déchargements.)
Encore le mois suivant - septembre 1917 - Worms et Cie participait à la création de la :

Société commerciale du canal de Tancarville

société anonyme au capital de 3 millions de francs, en 6.000 actions de 500 F, dont le siège social était 13, quai d'Orléans au Havre.
Elle avait pour but : l'étude et l'exécution de tous travaux quelconques à effectuer dans les ports du Havre et dans l'estuaire de la Seine pour augmenter l'aménagement de ces ports, développer leur outillage et faciliter la manutention de la marchandise, et encore, l'entreprise de tous travaux publics et particuliers, l'exploitation de toutes manières de constructions ou immeubles, l'exploitation de tous navires ou autres.
Le premier conseil d'administration comprenait les représentants des différentes affaires qui avaient participé à la constitution de la société, savoir :
M. Raverat, président, pour la Compagnie française d'études et d'entreprises coloniales,
M. Dal Piaz et la Compagnie générale transatlantique,
MM. Robard et Jarry, des Tréfileries et Laminoirs du Havre,
et la société Worms et Cie.
Fin février 1918, la maison Worms et Cie participait à la constitution de la :

Société d'études industrielles et commerciales

créée sous les auspices du groupe des Huileries de Roubaix et d'Odessa et de la banque d'affaires dite Consortium du Nord.
Elle avait été fondée, par acte du 12 février 1918, par M. Théodore Rodocanachi (des Huileries de Roubaix et d'Odessa) en vue de la création, de la constitution et de l'exploitation de toutes entreprises agricoles, industrielles et commerciales, en France, dans les colonies ou pays de protectorat ou à l'étranger ; l'achat, la location, l'amodiation de tous terrains, leur exploitation ou aménagement, et toutes opérations accessoires s'y rapportant, notamment toutes concessions de quais et postes de débarquement, toutes entreprises de ports et de manutention, toutes opérations d'achat, de location ou d'exploitation de navires, toutes opérations industrielles ou commerciales se rapportant aux produits oléagineux et à toutes marchandises en provenance des colonies ou de l'étranger, la constitution de tous syndicats, participations ou sociétés sous toutes formes, etc.
Le siège social était à Paris au n°69, boulevard Haussmann, dans les locaux du Consortium du Nord.
Le capital était de 1.500.000 F en 1.500 actions de 1.000 F pouvant être porté statutairement à 2.500.000 F, les 1.500 actions d'origine ayant été souscrites par 27 personnes et sociétés. Il avait été créé 1.500 parts de fondateur, remises à M. Rodocanachi, fondateur, en rémunération des démarches qu'il avait faites et des services rendus à l'occasion de la constitution de la société, mais à charge par lui de rémunérer comme il lui plairait les cours qu'il avait pu s'assurer. Ces parts avaient droit à 15% des superbénéfices éventuels de la société après les prélèvements habituels.
Le conseil d'administration devait comprendre de 5 à 11 membres, possesseurs d'au-moins 20 actions.
Le premier conseil comprenait :
M. Rodocanachi, président, et M. Robert Prouvost, des Huileries de Roubaix et d'Odessa ;
M. Henry Grawits,
M. Edmond Prouvost-Eloy, du Consortium du Nord,
M, Georges Dubar et Georges Delebart, du Crédit du Nord,
M. Louis Mercier, des Aciéries de France,
M. Émile Lambert, de la Société commerciale Lambert-Rivière,
et M. Hypolite Worms.
En fait, l'activité de la société devait se tourner vers la Russie et les pays de l'Europe du Nord, mais les événements ne répondirent pas à l'espoir des fondateurs ; la société fondatrice, les Huileries de Roubaix et d'Odessa, rencontra, elle-même des difficultés telles (l'exercice 1921 laissa un déficit de plus de 10 millions) qu'elle dut subir une réorganisation financière, et, en fin de compte, la Société d'études industrielles et commerciales fut dissoute par anticipation suivant décision d'une assemblée extraordinaire tenue en décembre 1922.
C'est également vers la Russie, et la Pologne, que devait se tourner l'activité du :

Consortium économique, agricole et forestier de la Russie et de la Pologne

dans la constitution duquel la société Worms et Cie était intervenue au début de 1919.
Fondé par M. Émile Lambert, animateur de la Société commerciale Lambert-Rivière, le Consortium avait été constitué en vue de l'exécution du programme élaboré par le comité consultatif des questions agricoles et forestières concernant la Russie et la Pologne près du ministère de l'Agriculture et du Ravitaillement.
II avait pour objet : l'exploitation en Russie et leur importation en France, ou leur utilisation sur place, des bois de Russie et de tous leurs sous-produits ; la construction, tant en France qu'en Russie et en Pologne, et l'importation en ces derniers pays de machines agricoles appropriées, l'importation en France et en tous autres pays des produits de la culture du lin ou des betteraves, et leur production en Russie et en Pologne ; l'exportation en Russie et en Pologne de tous engrais chimiques et des matières premières destinées à les préparer ; l'obtention de toutes concessions en Russie ou en Pologne de forêts, tourbières, pêcheries, forces hydrauliques, domaines agricoles, etc., et, éventuellement, leur exploitation ou leur aménagement, et généralement, toutes recherches scientifiques et techniques, toutes opérations commerciales, industrielles, mobilières ou immobilières se rattachant aux objets ci-dessus.
La durée de la société était fixée à 99 ans, et le siège social 16, rue de Miromesnil à Paris, dans les bureaux de la Société commerciale Lambert-Rivière, fondatrice.
Le capital initial n'avait été constitué uniquement qu'en vue des études préalables. Il était de 250.000 F en 500 actions de 500 F, devant rester nominatives et souscrites par 47 personnes et sociétés.
Le Consortium était administré par un conseil de 5 à 15 membres, élus pour 6 ans. Le premier conseil d'administration comprenait :
M. Marius Blanchet, négociant (papiers) à Grenoble,
M. Charles Blum (des Automobiles industrielles Latil) à Suresnes,
M. Maurice Bouvet, négociant à Salins (Jura),
M. Achille Gaillard, négociant à Béziers (Hérault),
M. Carl Benjamin Gutzeit, importateur à Nantes,
M. Cyprien Édouard Paul Julien, administrateur de la Motoculture française à Paris,
M. Émile Lambert, fondateur,
M. Eugène Richoux, négociant en bois à Lyon,
M. Xavier Schyrlin, ingénieur à Paris,
et M. Hypolite Worms.
Les commissaires aux comptes étaient Henri Gallet, avocat à Paris, et M. Maurice Vasse, secrétaire général de la Fédération des syndicats du commerce des bois de France, à Paris. Il existait un comité technique pour l'étude de toutes les questions relatives à l'objet de la société et dont étaient membres de droit les membres du comité consultatif du ministère de l'Agriculture. Le conseil d'administration pouvait y appeler également d'autres personnes, mais en nombre inférieur à celui des membres du comité consultatif nommés par arrêtés ministériels. Les travaux du comité technique devaient être rémunérés par la société.
Les statuts de constitution avaient été publiés dans les Affiches parisiennes du 12 au 14 janvier 1919.
Mais, là encore, les événements, et particulièrement l'invasion de la Pologne par les armées bolcheviques, vinrent bouleverser tous ces plans et le Consortium économique agricole et forestier de la Russie et de la Pologne fut dissous par décision de l'assemblée générale du 21 décembre 1920, publiée dans la Gazette du Palais du 9 janvier 1921.
En 1924, le groupe Powell-Duffryn et Worms et Cie prenaient le contrôle de la :

Compagnie rouennaise de déchargements

Cette société anonyme française avait été constituée pour une durée de 45 ans par acte du 8 mars 1917, passé à Londres, par Sir Arthur-Cory Cory-Wright, Baronet, agissant comme président du conseil d'administration de la société à responsabilité limitée anglaise, Wm Cory and Son Ltd, de Londres. (Statuts aux Petites affiches de Paris du 20 juin 1917.)
Elle avait pour objet l'établissement et l'exploitation par voie de concession ou de toute autre manière, d'un outillage destiné à la manutention de navire à quai, en wagon, en péniche ou inversement, des charbons, céréales, matières pondéreuses et toutes autres marchandises, leur magasinage et généralement toutes opérations, commerciales, maritimes, de transit, de magasinage et de commission.
La société fondatrice obtenait, par la suite - convention du 10 juillet 1917 publiée au Journal officiel du 20 juillet - une concession d'établissement et d'exploitation sur la rive gauche de la Seine, commune du Grand-Quevilly - sur un terrain appartenant à sa filiale dite Société française Wm Cory et Cie, mais déjà exproprié à cet effet - d'un quai ou appontement et d'un outillage public pour la réception des charbons. Conformément à l'art. 2 du décret de concession la Wm Cory and Son Ltd transféra en janvier 1918 sa concession à la Compagnie rouennaise de déchargements.
Le siège social de cette dernière était situé 42, rue du Louvre à Paris, au siège de la Société française Wm Cory et Cie.
Le capital social était de 2.750.000 F en 5.500 actions nominatives de 500 F, dont la cession n'était libre qu'entre membres de la société ; la cession à des tiers étant soumise à l'agrément du conseil d'administration, et libérées du quart à la souscription, les fonds de souscription ayant été déposés à la London County and Westminster Bank - succursale de Paris, 22, place Vendôme à Paris.
La société était administrée par un conseil de 3 à 7 membres, possesseurs de 10 actions, élus pour 3 ans. Le premier conseil d'administration comprenait statutairement :
M. Henry Torrens Anstruther, de Londres - par ailleurs administrateur du canal de Suez, comme représentant du gouvernement britannique,
M. Gustave Louis Joseph Borde-Fretigny, à Rouen,
M. Georges William Le Cesne, à Paris, par ailleurs mêlé aux Mines de cuivre de Naltagua et aux Mines du Djebel Ressas,
Sir Arthur-Cory Cory-Wright, fondateur,
M. John Duthie, directeur à la Wm Cory and Son Ltd, à Londres,
et M. William Valder, également directeur à la même société.
Par décision de l'assemblée générale extraordinaire du 19 mai 1924, le capital social avait été porté de 2.750.000 F à 5 millions par l'émission au pair de 4.500 actions de 500 F qui furent souscrites par :

la Compagnie charbonnière de manutentions et de transports

4.450

M. Victor Miral, administrateur délégué de la Société française des Mines de Powell-Duffryn

10

M. William Reginald Hann, directeur commercial de la Power-Duffryn Steam Coal Cy

10

M. Majoux, associé gérant de Worms et Cie, administrateur de la Compagnie charbonnière de manutentions et de transports

10

M. René Lemoine, de la Compagnie charbonnière de manutentions et de transports

10

M. Raymond Nain, de la Compagnie charbonnière de manutentions et de transports

10

Cette opération consacrait la prise de contrôle de la Compagnie rouennaise de déchargements par le groupe Powell-Duffryn et Worms et Cie, par l'intermédiaire de la Compagnie charbonnière de manutentions et de transports, et le siège social de la Compagnie rouennaise était en même temps, transféré à Rouen, 4, rue de Buffon (insertion aux Petites Affiches du 25 janvier 1925).
M. Majoux, de Worms & Cie, était entré au conseil d'administration de la Compagnie rouennaise de déchargements et lorsque fin 1925 il quittait la maison Worms et Cie ; il fut remplacé au conseil par M. Hypolite Worms.
La Compagnie charbonnière de manutentions et de transports et sa filiale, la Compagnie rouennaise de navigation revinrent à Paris dans le premier semestre 1930 et s'installèrent 6 et 8, rue d'Aguesseau, dans le building du 56, Faubourg Saint-Honoré, où était déjà le siège de la Société française des mines de Powell-Duffryn. (Insertion Journal de la navigation du 29 mai 1930.)
A cette époque, le conseil d'administration de la Compagnie charbonnière de manutentions et de transports comprenait :
M. Victor Miral, président,
M. Raymond Nain, administrateur délégué,
M. René Lemoine,
M. Hypolite Worms,
M. C. B. O. Clarke,
M. William Reginald Hann,
et M. Fredrick James Leathers, administrateur-délégué de la William Cory and Son Ltd et administrateur de la plupart des affaires du groupe Cory. En 1941, M. Leathers est devenu ministre de la Navigation et des Transports de Grande-Bretagne. Il était antérieurement conseiller au ministère de la Marine de commerce. Il n'appartenait plus alors au conseil de la Compagnie charbonnière où il avait été remplacé, au début de 1939, par la Société française William Cory et Fils.
L'assemblée du 21 septembre 1931 prorogea la durée de la Compagnie charbonnière de manutentions et de transports jusqu'au 1er octobre 2030, et modifiait son titre en celui de CCMT - Compagnie charbonnière de manutentions et de transports.
En 1932, la Compagnie française des mines Powell-Duffryn remplaçait au conseil d'administration M. William Reginald Hann et la Stephenson Clarke and Associated Companies Ltd prenait la place de M. Charles B. O. Clarke, en effet chacune de ces deux sociétés remplaçant son représentant personnel.
A l'assemblée du 7 juillet 1936, le capital fut ramené à 6 millions de francs par remboursement de 3 millions de francs d'actions, et M. Albert Joseph Regnouf, né le 10 mai 1895 à Saint-Martin de Fresnay (Calvados) était nommé directeur à Paris.
En 1939, la Société française Wm Cory et Fils prenait, comme nous l'avons dit plus haut au conseil la place de M. F. J. Leathers et l'assemblée générale du 6 mars qui ratifiait ces modifications, entérinait, en même temps, la démission de M. René Lemoine de ses fonctions d'administrateur.
Fin 1939, M. Worms, appelé aux fonctions officielles que nous avons signalées précédemment, donnait sa démission d'administrateur et était remplacé par la société Worms et Cie.
Par décision du conseil d'administration du 12 décembre 1940, M. Jules Auguste François Jacqueline, né le 7 octobre 1875 au Havre, négociant à Rouen, était nommé administrateur, et, conformément aux prescriptions du décret du 16 novembre 1940, M. Raymond Nain, administrateur-délégué, a été nommé président du conseil d'administration et directeur général en remplacement de M. Victor Miral, démissionnaire.
Le 30 juin 1941, M. Louis Aymé Vignet, remplaçait - comme nous l'avons déjà dit - la société Worms et Cie au conseil d'administration de la CCMT.
Entre-temps, les assemblées du 16 avril et 26 juin 1941 avaient porté le capital social de 6 à 9 millions de francs par l'émission au pair de 30.000 actions de 100 F, sur lesquelles la société Worms et Cie a souscrit 2.291 actions (229.100 F) par compensation, et M. Hypolite Worms personnellement 177 actions (17.700 F) en espèces. M. Louis Vignet avait souscrit, de son côté, 25 actions (2.500 F). La majorité des titres (25.233 sur 30.000) avait été couverte, par compensation, par la Compagnie française des mines de Powell-Duffryn.
Depuis la libération, M. Jacques Dupuis, né le 21 novembre 1896 à Paris (XVIIe) et M. Gustave Schoeller, né le 12 novembre 1893 à Paris (X°), habitant tous deux à Paris, sont entrés au conseil d'administration, en remplacement, le premier de la Compagnie française des mines de Powell-Duffryn et le second de la Société française Wm Cory et Fils (modifications ratifiées par l'assemblée du 22 juillet 1946), pendant que, à la même époque, la Stephenson Clarke Associated Companies Ltd donnait sa démission d'administrateur (juin 1946).
Quelques mois après (décision du conseil d'administration du 7 octobre 1946), M. André Maisonnave, né le 3 septembre 1896 à Reims, directeur général adjoint, était nommé administrateur.
Par délibération de l'assemblée générale du 10 juin 1947, le capital a été porté de 9 millions à 45 millions par affectation d'une somme de 35 millions prise sur la réserve de réévaluation, et par création de 360.000 actions nouvelles de 100 F réparties gratuitement aux anciens actionnaires à raison de 4 actions nouvelles pour chaque action ancienne.
La Compagnie française Powell-Duffryn (ex-Compagnie française des mines de Powell-Duffryn) est rentrée au conseil d'administration en janvier 1948, de telle sorte que, à cette date, le conseil de la CCMT - Compagnie charbonnière de manutentions et de transports comprenait :
M. Raymond Nain, président et directeur général à Rouen,
M. André Maisonnave, directeur général adjoint à Rouen,
M Jules Jacqueline, à Rouen,
M. Louis Vignet, à Paris, de Worms et Cie,
M. Jacques Dupuis, à Paris, du groupe Powell-Duffryn,
M. Gustave Schoeller, à Paris, du groupe Cory,
et la Compagnie française Powell-Duffryn à Paris.
II n'a pas été transcrit de nouvelles modifications depuis cette date au registre du commerce.
Lorsqu'elle revint à Paris, en mai 1930, en même temps que la Compagnie charbonnière de manutentions et de transports, la Compagnie rouennaise de déchargements avait comme administrateurs :
M. Victor Miral, président,
M. Raymond Nain, administrateur-délégué,
MM. Hypolite Worms, William Reginald Hann, René Lemoine, né le 25 octobre 1876 à Rouen, ce qui confirmait bien la liaison des deux affaires.
En 1932, M. Frédéric James Leathers, né le 21 novembre 1884 à Londres, Anglais, (du groupe Cory et Cie) et M. Elwin Ganderton, de la Stephenson Clarke Associated Companies Ltd entrèrent au conseil d'administration de la Compagnie rouennaise de déchargements.
M. Frédéric James Leathers fut, d'ailleurs, remplacé au début de 1939 par la Société française Cory et Fils et à cette même dernière date M. René Lemoine donnait sa démission d'administrateur.
Lorsque M. Hypolite Worms fut chargé de mission officielle, il quitta son poste d'administrateur où il fut remplacé (mai 1940) par la Société Worms et Cie.
A la fin de 1940, M. Jacqueline fut appelé au conseil d'administration (décembre 1940) et M. Nain, nommé président (en remplacement de M. Miral) qui restait administrateur et directeur général. Puis, au début de 1941, M. Louis Vignet remplaça au conseil la Maison Worms et Cie.
Depuis la libération, en 1946, M. Jacques Dupuis a été nommé administrateur en remplacement de M. Victor Miral, M. Gustave Schoeller a pris la place de la Société française Wm Cory et Fils et M. Maisonnave, directeur, a été nommé administrateur en remplacement de M. Jacqueline (modifications ratifiées par l'assemblée du 22 juillet 1946). Enfin, par décision du conseil d'administration du 7 octobre 1946, M. Maisonnave a été nommé président du conseil d'administration en remplacement de M. Raymond Miral qui conservait, d'autre part, ses fonctions de directeur général et d'administrateur.
Fin 1946, le conseil d'administration de la Compagnie rouennaise de déchargements comprenait donc :
M. André Maisonnave, président,
M. Raymond Nain, administrateur directeur Général,
M. Louis Vignet (Worms et Cie),
M. William Reginald Hann (Powell-Duffryn),
M. Elwin Ganderton (Stephen Clarke A.C. Ltd),
M. Jacques Dupuis (Powell-Duffryn),
M. Gustave Schoeller (Cory et Fils).
Aucune nouvelle modification n'a été transcrite depuis cette date au registre du commerce.
Nous avons réuni ce qui concerne ces deux sociétés pour montrer leur liaison ainsi que celles de Worms et Cie avec les groupes qui les contrôlent.
.Pour fixer plus nettement l'importance de ces liaisons, nous étudierons dans le prochain chapitre les sociétés-mères anglaises ; la Powell-Duffryn (et la Stephenson Clarke Associated Companies) et la Cory and Son.

(A suivre.)
R. Mennevée



(1) Voir nos fascicules de 1948 et celui de février 1949.




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