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Document original

45, boulevard Haussmann
Paris, le 20 mai 1893
Monsieur A. E. Monod
97, rue Dragon
arseille

Monsieur,
Nous sommes en possession de votre lettre d'hier et notons son contenu.
Adrien Fraissinet. Il nous paraît bien évident maintenant que malgré ce qu'a pu nous écrire M. Greffulhe, c'est avec lui que M. Adrien Fraissinet se propose de travailler et nous n'avons qu'à attendre pour voir quelles opérations ils feront ensemble et si ces opérations sont de nature à nous gêner nous-mêmes.
Circulaire. Nous en avons remis le projet à l'imprimeur.
Syndicat de la Marine marchande. Nous sommes très désireux d'être agréable à M. Cyprien Fabre pour qui nous avons la plus grand estime et avec qui notre sieur Goudchaux a toujours eu les plus agréables relations, mais étant donné que nous n'avons comme armateurs, ce que nous regrettons d'ailleurs, aucun lien quelconque avec le port de Marseille, nous nous demandons s'il ne serait pas un peu présomptueux et presque ridicule de notre part d'aller nous mettre dans votre syndicat local et de prêter à l'interprétation que quelques-uns pourraient donner à notre agissement que nous ne sommes mus que par une idée de réclame et de vanité. Veuillez soumettre cette observation à M. Cyprien Fabre et s'il croit que nous nous trompons, nous nous en rapporterons pleinement à son opinion. À tous autres égards, nous ne verrions qu'avantage à ce que vous continuiez à faire partie de ce syndicat comme notre représentant et quoique nous fassions partie depuis la création du syndicat Bernard que connaît très bien M. Cyprien Fabre, ce n'est certainement pas le débours dont vous nous parlez qui nous arrêterait.
Armateurs réunis. Là aussi la difficulté nous paraît être à peu près du même ordre, en ce sens que, quelque tentant que soient les résultats obtenus par cette Société mutuelle, nous ne voyons pas trop comment nos navires, armés au Havre et faisant la navigation que vous savez, pourraient entrer dans cette combinaison sans donner lieu à certains moments à des complications et à des difficultés de divers ordres. Du reste, ce que nous faisons d'assurances sur nos navires est couvert pour le moment, mais nous pourrons toujours en causer quand nous vous verrons dans quelques semaines.
Recevez, Monsieur, nos salutations distinguées.

Worms Josse & Cie