1885.08.17.De Worms Josse et Cie Le Havre.Aux capitaines de la flotte.Circulaire
Retranscription
Circulaire n°74
Havre, le 17 août 1885
Monsieur le capitaine du steamer [...]
Monsieur,
La crise qui pèse sur toutes les affaires en général et qui n'a fait que s'accentuer depuis quelque temps, se fait sentir d'une façon sensible sur les transports maritimes.
L'abaissement successif des taux de fret, qui ne sont plus rémunérateurs aujourd'hui nous oblige à rechercher toutes les économies possibles, pour arriver à diminuer les charges de notre navigation.
Dans cet ordre d'idées nous avons résolu de supprimer les maîtres d'hôtel à bord de chacun de nos bateaux en considérant que beaucoup de lignes régulières, comme les nôtres, n'en ont jamais eu, et que cet emploi est un véritable luxe dans les circonstances que nous traversons.
Nous avons décidé également qu'il y avait lieu de réduire le pourcentage que nous vous accordons sur le montant des frets que vous pouvez faire, de 1% à ¾%, c'est-à-dire de lui faire subir la même réduction que nous imposons à tous nos courtiers et à tous nos consignataires sur les courtages et connaissements qu'ils peuvent prélever dans tous les ports que fréquentent nos bateaux.
Il est rationnel, en effet, que tous ceux qui ont un intérêt dans les résultats de la navigation subis-sent dans une certaine proportion les conséquences de la situation actuelle.
Nous vous prévenons que ces deux mesures seront applicables à partir du 1er septembre prochain.
Nous vous prions, Monsieur, de vouloir bien nous accuser réception de la présente et nous vous présentons nos sincères salutations.
P.Pon. Worms Josse & Cie
P.S. Nous avons décidé pour les grands bateaux de faciliter au capitaine le moyen de prendre un mousse de chambre que nous paierons nous-mêmes au prix de F 30 par mois.
La nourriture de ce mousse restera à la charge du capitaine.
Nous laisserons à chaque capitaine des grands bateaux la faculté de conserver son maître d'hôtel à la condition de le payer et de le nourrir à ses propres frais. Dans ce cas, nous aurions seulement à tenir compte au capitaine d'une somme mensuelle de F 30 puisque nous n'aurions point à payer le mousse de chambre.
Cette faculté vous est acquise, Monsieur, et vous pourrez en user à votre convenance dans les limites que nous vous indiquons.