1859.11.21.A de Lapeyrière - Chemin de fer du sud de l'Autriche.Vienne.Extrait
Origine : Collection de lettres reçues n°140 - du 15 novembre 1859 au 5 décembre 1859
Monsieur de Lapeyrière
Directeur général des Chemine de fer du sud de l'Autriche à Vienne
Monsieur,
Mon ami et associé de Rouen, M. A. Grandchamp Fils, me fait part d'une ouverture qui lui a été faite par M. Desgranges, pour la fourniture de 10.000 à 15.000 tonnes de charbon de Grimsby, livrables partie à Venise pour les chemins de fer d'Italie, et partie à Trieste pour les lignes autrichiennes.
M. Grandchamp, voulant s'occuper exclusivement de son commerce local de Dieppe et de Rouen, m'a fait part de cette proposition. L'opération, dont il s'agit, rentrant dans le cercle habituel de mes affaires d'exportation d'Angleterre pour les fournitures de la Compagnie des Messageries impériales et de la Marine de l'Etat, je prends la liberté de vous soumettre ici quelques détails sur ces charbons Grimsby et sur le mode de fourniture qui me paraît le plus convenable.
[...]
Dans les ouvertures faites à M. Grandchamp, il n'a pas été question du mode de fourniture. Est-ce rendu à destination ou livré seulement à bord en Angleterre que vous désirez traiter ?
Sans repousser absolument le mode de "forfait rendu à destination", je dois cependant vous faire observer, Monsieur, que les fluctuations de fret, surtout par ces temps de troubles politiques, sont telles que compagnies et fournisseurs courent de trop [...] risques en traitant ainsi ; le fournisseur peut se ruiner et les compagnies sont exposées à manquer de charbon, le fournisseur ne s'exécutant pas.
La Compagnie des Messageries impériales et le Lloyd autrichien ont renoncé au forfait et traitent ainsi que je vais avoir l'honneur de vous l'expliquer. Je vous proposerai donc, Monsieur, de vous vendre le charbon, franco à bord à Grimsby, toute première qualité, car là comme ailleurs il y a beaucoup de choix, au prix de 10/ - dix shillings sterling - la tonne anglaise, valeur à 90 jours de la date des connaissements.
J'affréterai pour votre compte et selon vos instructions comme époques et quantités, les navires nécessaires au mieux de votre intérêt comme prix de fret. Je ferai les avances nécessaires et d'usage aux capitaines sur leur fret, me remboursant de leur montant, plus intérêts de retard, sur vos banquiers de Londres ou Paris, à votre choix, ainsi que du montant des charbons, le tout à 90 jours.
[...]
Dans les conditions qui précèdent, j'ai déjà fourni à M. Diday, pour les Chemins lombards vénitiens, quelques chargements de charbon Cardiff, et il pourra vous dire que mes affrètements ont toujours été accomplis à sa satisfaction, et c'est là le point important, car le charbon [...].