1856.09.30.A A. Grandchamp Fils.Rouen.Extrait
Origine : Copie de lettre à la presse n°87 - du 30 août 1856 au [date inconnue] ; n°88 - du [date inconnue] au [date inconnue] ; n°89 - du [date inconnue] au 12 novembre 1856
[NB : Les sources ne mentionnent pas de dates pour les volumes n°87 à 89 (30 août 1856 au 12 novembre 1856). Ces lacunes peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes.]
Paris, le 30 septembre 1856
Monsieur A. Grandchamp Fils - Rouen
Je vous confirme ma lettre d'hier et reçois, ce matin, de vous, les détails de ce qui s'est passé à l'assemblée des mineurs. A ma grande surprise, je vois qu'on aurait fixé un minimum de 80.000 tonnes et, si c'est d'accord avec vous, je le regrette doublement.
En premier lieu, je ne vois pas, aujourd'hui du moins, débouché à pareille quantité.
[...]
Mais la considération la plus grave à mes yeux est celle-ci.
En acceptant un minimum de 80.000 tonnes, vous n'avez pas réfléchi que c'est nous mettre dans la dépendance de la Compagnie anglo-française et nous forcer, pour ainsi dire, de lui affréter tous ses hélices et la laisser compter sur un débouché énorme, comme chose facile, tandis que notre rôle vrai était de lui faire espérer petit à petit un débouché toujours augmentant.
En agissant ainsi, nous avons été du premier bond au bout de nos forces, et la Compagnie n'a plus rien à espérer de nous et notre influence, déjà très médiocre, se trouve ainsi réduite à zéro. Et les directeurs nous malmèneront plus encore qu'ils ne l'ont fait.
Je considère donc, comme très fâcheux, un engagement de 80.000 tonnes et, pour ma part, je vous déclare que je ne suis en mesure d'y participer, aujourd'hui, que dans une mesure de 15.000 tonnes, non seulement parce que je n'ai encore le débouché assuré que pour pareille quantité, mais aussi parce que, si je dois les dépasser comme je l'espère, je veux me faire valoir et discuter aussi mes conditions, au lieu de subir toujours la loi de messieurs du board.