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Monsieur,
Messieurs Direz & Compagnie m'écrivent en date du 6 courant pour me prévenir que je dois enlever au plus tôt les plâtres en pierre déposés sur votre gare d'après l'autorisation qui m'en avait été donnée par votre Compagnie.
J'allais répondre à Messieurs Direz, lorsque M. Lenoir, mon agent, m'avise que les chargements de ces plâtres sont opérés en grande partie et qu'on attend de suite mes instructions pour en faire l'expédition.
Vous savez, Monsieur, dans quel but ce tas a été fait ; vous savez dans quel but d'autres tas ont été formés par d'autres expéditeurs. Cependant, je me permets de vous le rappeler, dans la crainte que le souvenir n'en soit plus présent à votre mémoire.
Depuis 5-6 ans que le trafic des plâtres a pris une certaine importance sur votre gare, il a été reconnu que, chaque année, à l'époque des fortes expéditions, mai et avril, quantités de fournitures échappaient à votre chemin, parce que les expéditeurs ne pouvaient suffire aux livraisons trop nombreuses qui leurs étaient adressées de toutes parts. Ces empêchements de la part des expéditeurs étaient provoqués par divers motifs : la mauvaise saison qui contrarierait transport par voituriers des carrières à la gare, vos difficultés d'exploitation très irrégulières par suite de l'intempérie des temps. Enfin la reprise des travaux sur la place. Votre Compagnie donc, après avoir étudié et apprécié ces empêchements, s'était décidée à fournir gratuitement un terrain sur sa gare d'Ivry pour que les expéditeurs sérieux et importants puissent faire des provisions et suffire, par ce moyen, à tous les besoins de la vente de mars et avril.
Comme certain de mes confrères, j'avais usé de cet avantage, et les provisions, que j'avais faites, étaient simplement pour compléter si je ne le pouvais à l'aide des expéditions faites de la carrière, les demandes pressantes qui m'arriveraient au moment de la vente.
Aujourd'hui donc, je n'ai pas une seule destination réelle à vous transmettre pour l'expédition de cette quantité de plâtre en pierre. En les expédiant, vous me mettez dans un très grand embarras sous ce premier rapport, et, en second lieu, vous grevez mes affaires d'un débours important et fort inutile, occasionné par le transport.
Cependant, j'apprécie à leur juste valeur les raisons majeures qui vous font désirer la prompte expédition de ces plâtres. Aussi et pour concilier les intérêts de tous, voici la proposition que je viens vous soumettre :
Je vais vous donner les lieux de destination où vous pourrez adresser ces plâtres. Une fois la livraison effectuée, vous donnerez des instructions pour que ces marchandises soient déposées dans un endroit séparé sur chaque gare destinataire. Je vous payerai les transports au fur et mesure de l'enlèvement.
Si vous pouvez accepter cette proposition pour toutes les gares depuis Étampes jusqu'à Angers, il est certain que cette quantité de plâtre ainsi éparpillée ne restera pas longtemps en souffrance... Si au contraire vous ne pouvez l'accepter que pour les gares faisant partie de vos lignes d'Orléans et du Centre, eh bien, quoique cela soit de nature à m'encombrer, je m'y soumettrai encore et ferai tout ce qui dépendra de moi pour obtenir un prompt écoulement et vous faire rentrer au plus tôt dans vos frais de transport.
J'attends votre réponse pour agir.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mes sentiments bien distingués.